MODÈLES VIVANT·ES : des droits à conquérir par la lutte syndicale. France

Europe/France/11-06-2021/Auteur et Source : www.ferc-cgt.org

Éditorial

Depuis 2017 des modèles vivant·es se sont rapproché·es du SNPEFP-CGT pour faire entendre leur voix et être défendu·es. Lorsque l’on est précaire et multi-employeur·se, il est malaisé de trouver les bons canaux de représentation et les bon·nes interlocuteur·trices : le syndicalisme d’entreprise est peu adapté à ce type de métiers.

Il a fallu trouver des modalités d’accompagnement souples pour parrainer un collectif de modèles vivant·es au sein du SNPEFP-CGT. Notre Fédération la FERC-CGT a répondu présente en créant les conditions de l’encadrement des modèles. Le collectif a pris son envol, syndique dans la profession, se fait le relai des revendications et assure un travail de syndicalisation sur le terrain auprès des modèles.

Les résultats sont là : grâce à l’intervention des modèles syndiqué·es auprès des employeur·ses privé·es comme public·ques, des poses annulées pendant le confinement ont été payées, le recours à la captation sauvage d’images pendant l’exercice professionnel a été rendu quasiment impossible suite aux réclamations des camarades.

Le bilan est très positif ! L’activité syndicale ne se dément pas et les modèles vivant·es du SNPEFP-CGT continuent à fédérer de nouveaux·elles modèles parce qu’ils et elles sont devenu·es les interlocuteur·trices incontournables des directions d’établissements.

Beaucoup de chantiers sont ouverts : celui des conditions de travail, de la rémunération, des droits collectifs et du statut des modèles vivant·es. Cela se fera parce que la volonté et l’enthousiasme sont au rendez-vous.

Christine Fourage – Secrétaire Générale du SNPEFP-CGT

Faire respecter un métier mal connu et mal encadré

3000 ans de poses

Modèle vivant·e est un métier autant qu’une discipline enseignée depuis des millénaires.

L’antiquité a mis à l’honneur le nu artistique en le codifiant et en l’idéalisant, en Égypte et en Grèce antique. En Europe, à partir de la Renaissance italienne, il sert d’étude morphologique, au « nu académique ». En France, en 1648, les modèles sont recrutés par l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, à raison de 2h de poses bi-hebdomadaires. Seuls des hommes exercent alors ce métier.

Au 19ème et 20ème siècles, les académies se développent et emploient des modèles hommes et femmes. Le « nu académique » est enseigné aux Beaux-Arts jusque dans les années 1970, l’enseignement des techniques appliquées « d’après modèle vivant·e » perdure avec une technicité au service des écoles d’art, des artistes, des activités. Depuis le 21ème siècle les enseignements avec modèle vivant·e se multiplient auprès des filières des métiers du numérique et de la communication visuelle.

Le cadre du travail

Le travail du ou de la modèle vivant·e s’organise sur la base du calendrier scolaire, en journée, en soirée et aussi le week-end. Le cumul des multi-employeur·ses journalier·es ajouté à de nombreux déplacements rallongent la journée de travail.

Les modèles vivant·es sont salarié·es, travaillant à l’heure dans le secteur public ou privé, cumulant les CDDU et les vacations.

Il n’y a pas de limite d’âge, pas de critère lié à la morphologie ou l’apparence, il n’y pas de formation qualifiante pour exercer le métier, c’est l’expérience de terrain qui fait le·la modèle vivant·e ; une certification professionnelle s’impose !

Modèle vivant·e : exclusivement du salariat !

Il est illégal de rémunérer les modèles comme indépendant·es ou autoentrepreneur·ses. Le·la modèle ne peut être que « salarié·e ».
Toute facture de complaisance est une pratique frauduleuse.

A ce titre, le ministère de la Culture et de la Communication le 17 avril 2018 rappelle « Ces modèles sont donc considéré.es comme des salarié.es. Le dispositif de l’auto-entrepreneur n’est pas ouvert aux activités dont l’exercice implique un rattachement au régime général de la sécurité sociale. ».

Les revendications de la CGT

Les modèles sont indispensables aux activités habituelles des écoles : le CDD d’usage à répétition est abusif. Pour reconnaître leur rôle dans l’enseignement des matières artistiques, des CDI ou CDII doivent leur être proposés.

Il faut garantir le volume horaire annuel décidé en début d’année et s’y tenir !
« Toute programmation de séances vaut promesse d’embauche et les dates de pose doivent être honorées. »

Les Négociations annuelles obligatoires (NAO) doivent intégrer les modèles vivant·es ! Les salaires des modèles doivent évoluer année après année et progresser avec l’ancienneté, comme tou·tes les salarié·es

La formation : le·la modèle n’a pas ou peu d’évolution de carrière en raison de l’absence de formation reconnaissant ses compétences. Il faut créer une certification/formation à l’exercice du métier.

Les modèles ne sont pas la cinquième roue du carrosse et ont des droits sociaux. Trop souvent les employeur·ses ne fournissent pas les attestations de fin de contrat rendant complexe l’accès à l’assurance chômage. Beaucoup d’établissements « négligent » de rémunérer les temps de préparation.

Les congés payés et la prime de précarité doivent être généralisés, 14 % pour les congés payés dans l’Enseignement privé indépendant (EPI).

Défraiements, en raison des nombreux trajets journaliers qui empêchent de travailler en continu, le temps de transports doit être défrayé tout comme les tickets restaurant ou la prise en compte d’un panier repas lors des journées continues.

Les confinements : une perte de salaire insoutenable, se syndiquer pour se protéger

La crise du Covid a bon dos

Certain·es employeur·ses ont oublié que les cours de modèles vivant·es font partie des enseignements de travaux pratiques et doivent se dérouler en présentiel face à un groupe d’apprenant·es.

A ce titre, l’introduction de la vidéo, la mise des cours en ligne, toute forme de captation d’image sont tout simplement intolérables. Tout comme l’est l’incitation faite aux modèles vivant·es de poser depuis leur domicile.

Faut-il rappeler que les pouvoirs publics (Jean Castex en octobre 2020) ont toujours affirmé qu’il convient de tenir en présentiel des cours « pratiques » tels que l’enseignement des arts ?

La pétition lancée par la CGT : « Non au modèle vivant en ligne », a été soutenue et signée par des centaines d’artistes et professeur·ses de renommée. Signez la pétition !

Droit au chômage partiel : à la demande des modèles de la CGT, des courriers ont été envoyés aux employeur·ses qui n’avaient pas mis en place le chômage partiel. Les modèles vivant·es ont pu percevoir leurs droits.

Le droit à l’image

Le·la modèle est aujourd’hui très exposé·e à des déviations picturales. Les photos et vidéos volées, au risque d’être diffusées sur internet, sont une violation de son intimité et de son intégrité, portant préjudice à son identité personnelle et professionnelle.

Au vu des obligations légales du RGPD et de l’article 9 du code civil, ce mode de transmission n’est pas acceptable. Le corps nu reste l’outil de travail du ou de la modèle, continuons d’interdire l’utilisation de la photo et de la vidéo en salle de cours, ainsi que l’enregistrement et la captation d’images avec retransmission.

Protection de la santé

L’immobilité des poses entraîne des troubles musculo-squelettiques et comportent de lourdes conséquences pour la santé des professionnel·les. Les modèles syndiqué·es demandent la reconnaissance de la pénibilité de leur travail et veulent une visite médicale annuelle.

La préservation de la santé des modèles ne peut se faire qu’à partir du respect des bonnes pratiques du métier : prise en compte des contraintes du métier (déplacements, durée de travail), bonne connaissance des limites et capacités physiques, adaptation des temps de poses en fonction de l’âge, de l’usure professionnelle, salle de pauses adaptées, etc.

Pour ces travailleur·ses, le corps est leur outil de travail, il faut le préserver et contraindre les employeur·ses à en prendre soin.

Le·la modèle vivant·e ne doit pas être soumis·e à des conditions d’hygiène défaillantes (salles de cours, vestiaires pour l’habillage et le déshabillage). Cela est non négociable. Il faut exiger de pouvoir évoluer dans un espace totalement sain puisque des corps nus y sont exposés.

Le bilan des modèles vivant·es

La CGT a été le syndicat le plus réactif aux demandes des modèles vivant·es. Dès 2016, le travail syndical a permis des avancées sociales.

Il a été obtenu pour les modèles vivant·es la qualification de Technicien·ne niveau 3 dans la Convention Collective de l’Enseignement Privé Indépendant (EPI), afin qu’ils et elles bénéficient de temps de préparation (heures induites).

Les courriers du SNPEFP-CGT au ministère du travail, au ministère de la culture et au ministère de l’enseignement supérieur ont alerté ces administrations sur le sort des modèles. Suite à ces sollicitations, nous attendons de rencontrer les ministres afin de leur faire part des spécificités du métier de modèle vivant·e et de les entendre sur nos revendications.

Nous avons interpelé plusieurs élu·es pour les sensibiliser à la précarité des modèles vivant·es. Le député André Chassaigne a envoyé un courrier le 20 mai 2020 à Monsieur Franck Riester… Courrier, hélas, resté sans réponse !

La FERC-CGT et le SNPEFP-CGT sont intervenu·es et ont pu obtenir, pour la majorité des écoles privées, le chômage partiel ou la rémunération des séances annulées pendant les confinements.

La conférence de presse du SNPEFP-CGT le 22 octobre 2020 a alerté les médias sur les conditions de travail des modèles et sur leur grande précarité. De nombreux articles ont vu le jour mettant en lumière leur situation dramatique.
La presse écrite et les réseaux sociaux s’en sont faits les échos.

Diffusion de la pétition en ligne signée par une centaine d’artistes professionnel·les et enseignant·es de renommée sur les dangers de la captation et retransmission par vidéo du travail du, de la modèle vivant·e.

Un certain nombre d’écoles ont arrêté le nu en ligne, par l’action des modèles syndiqué·es, et ont à nouveau programmer des séances avec modèle en présentiel par demi-groupes. Les étudiant·es y ont gagné.

Nous rappelons que partout où la CGT est présente les modèles ont obtenu des résultats !/span>

Les modèles au sein de la CGT !

Les modèles vivant·es sont soutenu·es par de nombreux·ses délégué·es syndicaux·ales de la CGT dans l’enseignement ; cela permet un dialogue avec les dirigeant·es d’établissements, afin de donner à leur profession les mêmes droits et la même parole qu’aux autres salarié·s de l’enseignement.

Autant il y a eu des avancées sociales avec le secteur de l’enseignement privé car la CGT y est très active, autant rien n’a été acquis dans le secteur public. Il nous faut un syndicat national de modèles vivant·es pour être représenté sur l’ensemble du territoire. La syndicalisation de nouveaux·elles modèles nous permettra d’amplifier nos actions afin de travailler avec les autres partenaires sociaux ainsi que nos différentes tutelles.

Faites-nous connaitre dans vos structures auprès des modèles y travaillant .

Fédérons les modèles vivant·es dans toutes les régions de France au sein du SNPEFP-CGT, pour les protéger et défendre leurs droits de salarié·e – santé, chômage, retraite – ainsi que de l’utilisation abusive de leur nudité !

ET POUR LE FAIRE AU SNPEFP-CGT : c’est ici !
Contact : modeles@efp-cgt.org – Tél : 06 77 13 38 80

Source et Image: https://www.ferc-cgt.org/modeles-vivant-es-des-droits-a-conquerir-par-la-lutte-syndicale 

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France: Toutes et tous mobilisés le 8 mars !

Europe/France/03-05-2021/ Auteur et Source: www.ferc-cgt.org

Dans nos champs professionnels, comme dans tous les autres, les femmes subissent plus la précarité, les bas salaires et les temps partiels imposés qui pèsent sur l’ensemble des travailleurs et des travailleuses.

La crise sanitaire que nous traversons renforce encore les inégalités entre les femmes et les hommes avec une augmentation des violences sexistes et sexuelles, des charges domestiques et familiales, de la précarité, mais aussi avec un droit à l’avortement fragilisé et des politiques publiques qui ont complètement mis de côté les questions d’égalité professionnelle. Si la crise a mis en lumière le rôle des premières de corvées : infirmières, caissières, enseignantes, AESH, animatrices, assistantes sociales, secrétaires administratives, etc. aucune mesure salariale concrète n’a été mise en place y compris la revalorisation significative du SMIC et la majorité des salarié·es n’a même pas eu accès à la prime COVID.

Les écarts de salaire entre les femmes et les hommes sont toujours évalués à près de 25 %, 40 % pour les pensions de retraite : ces écarts persistent aussi dans la Fonction publique du fait des primes, des heures supplémentaires, etc. Plus de 80 % des salarié·es à temps partiel sont des femmes et une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint.

Pour que l’égalité salariale soit la règle et non une déclaration d’intention ou un vœu pieux, il y a urgence à l’imposer par des mesures coercitives dans les entreprises et à voter des budgets de rattrapage salariaux dans les services publics. Il faut un plan de titularisation des personnels précaires du public et un droit automatique au passage à temps plein. Il faut aussi réduire le temps de travail pour permettre à toutes et tous de participer aux tâches de la vie quotidienne et des formations accessibles et financées sur la détection et la lutte contre les violences faites aux femmes.

Puisque la journée du 8 mars est bien une journée de lutte pour les droits des femmes et parce que la conquête de l’égalité femme/homme fera émerger des droits nouveaux pour toutes et tous, la FERC CGT appelle les travailleurs et les travailleuses de l’enseignement, de la recherche, de la formation, de l’animation et du sport à se mettre en grève pour participer aux mobilisations et manifestations prévues partout sur le territoire à cette occasion.

Montreuil le 2 mars 2021

NB : un préavis de grève a été déposé.

Source et Image: https://www.ferc-cgt.org/toutes-et-tous-mobilises-le-8-mars

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France: Communiqué – 5 décembre : moins de sécurité globale, plus de sécurité sociale !

Europe/France/06-12-2020/Auteur et source: www.ferc-cgt.org

Alors que le nombre de privé·es d’emploi explose, les entreprises utilisent le Covid 19 comme prétexte pour licencier, baisser les rémunérations et poursuivre leur course aux profits ! Pas un jour ne se passe sans que l’on entende parler d’un nouveau plan de licenciements, d’accords de performance collective ou d’APLD. Au lieu de défendre les emplois existants et de combattre le chômage en réduisant le temps de travail à 32h sans perte de salaire, le gouvernement continue d’octroyer au patronat des centaines de milliards d’aides publiques et d’exonérations de cotisations sociales au nom de la « relance » comme hier au nom de la « compétitivité ».

Dans les champs de la FERC, tous les secteurs sont concernés par la hausse de la précarité et l’insuffisance des salaires. Dans la Fonction publique, les projets de restructuration, de diminution des moyens, de fermetures d’établissements, de suppressions de postes ou de postes non pourvus continuent comme si de rien n’était. Alors que tout démontre combien les services publics sont indispensables aujourd’hui, les dernières lois du gouvernement (transformation de la Fonction publique, Loi de Programmation de la Recherche, etc.) généralisent la précarité dans les services publics. Les contrats à durée déterminée ultra-précaires se multiplient y compris sur des besoins essentiels : contrats AED, AESH, création des « tenure track » ou chaire junior pour la recherche notamment. Dans les secteurs de l’animation et du sport, la crise sanitaire se transforme en crise socio-économique avec des milliers d’emplois menacés par la mise à l’arrêt de l’activité des associations et la baisse des subventions publiques. Il en va de même dans la formation professionnelle où les contrats sont de plus en plus ubérisés.

La précarité au travail, c’est la précarité dans la vie : précarité alimentaire, précarité du logement, précarité énergétique, précarité sociale. Selon les discours patronaux, rien n’est possible pour stopper la casse de l’emploi et de notre système de protection sociale. C’est faux : les richesses existent mais sont toujours accaparées par une minorité.

L’annulation partielle par le conseil d’État de la réforme de l’assurance chômage est une 1ere victoire. Le 5 décembre il faut amplifier la lutte pour obtenir l’annulation totale et définitive d’une réforme profondément injuste et porter des revendications qui répondent aux besoins des travailleurs et des travailleuses et à la nécessité de transformer la société.

  • L’augmentation immédiate générale de 400 € des salaires, pensions et minima sociaux.
  • Le dégel du point de la Fonction publique et des conventions collectives et le rattrapage des 18 % de perte depuis 2000.
  • L’intégration de toutes les primes dans le salaire de base.
  • La création de postes de titulaires dans la Fonction publique et la titularisation de tous les précaires sans condition de concours ni de nationalité.
  • Le 100 % sécu basé intégralement sur les cotisations sociales y compris la prise en charge de la perte d’autonomie.
  • L’abandon des contre-réformes de l’assurance chômage et de la retraite par points.

La FERC CGT appelle à participer à toutes les mobilisations qui auront lieu en France le 5 décembre contre la précarité, pour la défense de l’emploi et les hausses de salaires.

Montreuil, le 2 décembre2020

Source et image: https://www.ferc-cgt.org/5-decembre-moins-de-securite-globale-plus-de-securite-sociale?fbclid=IwAR3jYbvtZ7qbJqSBCAunj0NK0tyhUjzYUzizXWVB8m_kKwcRrUuQ8k_pqCk

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Francia: Les droits sociaux et les libertés ne sont pas négociables !

Communiqué de presse unitaire

Suite à la crise du covid mais, aussi, dans la continuité d’une logique de profit à tout prix, les plans de licenciements se multiplient de la part des grandes entreprises. Sur l’ensemble du territoire, des petites entreprises, des commerces ferment, mettant de plus en plus de personnes au chômage et dans la précarité.
Celle-ci s’est encore développée au plus grand profit du patronat, Medef en tête, et au détriment particulièrement des femmes. Alors que la crise a révélé de façon criante des inégalités sociales, rien ne semble véritablement prévu pour traiter la situation. Parmi les plus touché.es,  les jeunes sont en première ligne. La priorité doit être donnée à la jeunesse, en particulier par l’éducation, la formation, l’insertion et l’emploi.
Depuis plusieurs années, les moins de 25 ans, surtout les moins qualifié.es, ont un taux de chômage deux fois plus élevé que celui de leurs aîné.es. Il faut attendre l’âge de 29 ans en moyenne pour obtenir son premier emploi stable. La crise sanitaire aggrave la situation et impacte l’ensemble des recrutements et particulièrement celui des jeunes.
De plus, la jeunesse est singulièrement visée par les politiques gouvernementales régressives (baisse des APL, réformes du bac, de l’université et de la recherche…) et subit, dès qu’elle se mobilise, une répression inadmissible.

Au contraire, il est urgent de suspendre immédiatement la réforme de l’assurance chômage que le Conseil d’État a censuré en partie et de lui substituer une protection sociale garantissant le droit au travail et à un revenu de remplacement pour toutes et tous.

L’annonce de l’aide, pour quelques mois, de 900 euros, pour certain.es précaires, sonne comme une provocation au vu des conditions drastiques de son obtention. C’est une aumône qui exclut la majorité des 2 à 3 millions de précaires, intérimaires, saisonnier.es, extras hôteliers, guides touristiques, CDD de tous les secteurs et tous les travailleurs et travailleuses sans papier.

Dans le même temps qu’il nous impose de graves régressions sociales, le gouvernement remet à l’ordre du jour une reforme systémique des retraites et laisse, à nouveau, entrevoir des mesures d’âge ou d’allongement des durées de cotisation.
Dans ce contexte, le gouvernement multiplie les lois liberticides portant atteintes à des libertés fondamentales : le projet de loi sécurité globale, le nouveau schéma national du maintien de l’ordre, le délit d’entrave compris dans la loi de programmation de la recherche, le projet de loi censé renforcer les principes républicains. Ces choix marquent une dérive autoritaire inquiétante.
Le but du gouvernement est clairement de restreindre la liberté d’informer, la liberté de la presse et de priver la population d’user de son droit d’expression, d’être informée, de manifester, de s’organiser pour gagner de nouveaux droits.
Les violences policières sont récurrentes dans les quartiers populaires depuis trop longtemps et deviennent courantes dans les manifestations et dans la société. Plutôt que de les faire cesser, le gouvernement choisit de les invisibiliser.

Le 5 décembre, les organisations CGT, FSU, Solidaires, FIDL, UNL, MNL, Unef appellent à participer aux nombreuses manifestations et initiatives pour le droit au travail, l’emploi, contre le chômage et la précarité, pour les libertés et les droits, contre les violences sociales et les violences policières.

Le 4 décembre 2020

Fuente: https://www.cgt.fr/comm-de-presse/les-droits-sociaux-et-les-libertes-ne-sont-pas-negociables

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