Africa/Senegal/25.09.18/Source: www.au-senegal.com.
L’instruction et l’éducation des enfants au Sénégal est une grosse équation qui secoue les acteurs. Beaucoup se démènent pour apporter une contribution à une situation préoccupante. À l’instar des bonnes volontés de Keur Khadija qui ont construit une maison d’accueil sur l’île de Gorée pour recueillir tous les enfants qui traînent dans le coin.
Il s’agit d’un prolongement de l’école et de la famille, une sorte de réplique à la rue qui fait grandir le rêve des mômes et naître l’espoir.
À première vue, c’est une bâtisse à l’apparence classique, comme toutes ces vielles maisons nichées sur l’île et qui sont les symboles de la vie paisible qui y règne. Mais, derrière les murs peints en rose, s’élèvent des voix d’enfants et s’écrit en même temps une histoire…celle de Khadija, petite fille altruiste et ambitieuse dont la vie, emplie de rêves, s’arrêta net un matin de juillet 2015. Son aventure, comme une légende, est contée par un père déchiré par la séparation, mais qui a préféré être digne ; l’artiste Fallou Dolly, par ailleurs directeur des lieux, s’est pris d’affection pour tous ces enfants en souvenir de son unique enfant. Son histoire est la somme de toutes les péripéties vécues par ceux qui n’ont que leur innocence et leurs rêves à offrir dans un environnement en pleine mutation.
UNE ÉDUCATION DANS LE SOUCI DE NE PLUS TRAÎNAILLER À TRAVERS LES RUELLES DE GORÉE
Cet après-midi de septembre, en pleine vacances scolaires, les pensionnaires de la « Maison des enfants Keur Khadija » sont conviés à un cours de secourisme avec l’équipe du sergent sapeur-pompier Nicolas Biaye, autre fils de Gorée, expatrié en France et qui retrouve toute son énergie auprès des enfants. Pour Amélie, bibliothécaire de la maison, c’est une aubaine pour les enfants et ils se battent, au quotidien afin de contribuer au mieux à leur éducation. Une première à Gorée qui montre les contours d’un projet ambitieux.
« Keur Khadija est un outil qui vise à aider les enfants dans leur évolution humaine et sociale, également dans leur parcours scolaire. Le programme, conçu sur un volet social, prévoit d’améliorer l’éducation sous toutes ses formes », explique Fallou, cet originaire de Gorée qui, après un long compagnonnage, porte un regard reconnaissant et beaucoup d’estime sur l’œuvre de sa collaboratrice et co-fondatrice de la maison, Valérie Schlumberger. Cette dernière se consacre à la cause sociale depuis près de 40 ans au Sénégal.
Ensemble, ils mènent leur combat. Avec une équipe d’animateurs et de pédagogues, mais aussi de stagiaires et bénévoles. Keur Khadija, ce sont des activités d’animation diverses, autour de l’éducation citoyenne, notamment avec du jardinage et autres activités liées à la protection de l’environnement, dont le nettoyage de l’île, à côté de sorties pédagogiques, d’ateliers de peinture et de répétitions scolaires. Les enfants y retrouvent tout ou presque, jusqu’aux soins médicaux dont ils auraient besoin quand leurs parents, pressés par les aléas du quotidien, sont le plus souvent hors de l’île, à présent moins soucieux devant l’ampleur du travail de Keur Khadija.
Entre sécurité et commodités, les enfants rejoignent désormais de façon spontanée cet espace dédié. « Le matin, un peu plus tôt pendant les vacances, dès 8 heures, pour ne rentrer que le soir ! » …après un bon goûter servi généreusement par Sophia et Marième.
« Le rêve de Khadija était une maison qui puisse aider tous les enfants à vivre chaque étape de leur existence en toute quiétude, en donnant corps à leurs capacités et leurs rêves, un foyer qui leur permet de partager leurs idées et donner le meilleur d’eux-mêmes. En plus des activités d’animation, séances de divertissement, les sorties et le goûter, la maison engage des répétiteurs et collabore avec les élèves de Mariama Ba pour leur apporter un soutien scolaire. C’est une manière de les suivre et de combler toutes leurs insuffisances », rapporte le plus âgé des pensionnaires, l’artiste qui, aujourd’hui, est fier de sa performance.
Au cœur d’un quotidien que rien ne semble perturber, même pas les difficultés de la conjoncture sociale qui pourraient lasser les responsables. Sans aucune subvention financière, ils se démènent autour de leur projet.
Keur Khadija, c’est aussi un centre d’informations, de l’autre côté de l’île, dédié aux plus grands. Devant les résultats scolaires qui s’améliorent, il y a de quoi être fiers pour ces « parrains » qui rêvent de voir s’ouvrir d’autres maisons d’accueil à travers le monde et donner ainsi donner aux enfants la chance de réaliser leurs rêves. Pour l’heure, le projet Keur Khadija a noué un partenariat avec l’Empire des enfants à Dakar.
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