France: Déclaration de boycott du CT-MESR consacré aux « chaires de professeur junior »

Europe/France/25-06-2021/Auteur et Source: www.ferc-cgt.org

Le 18 juin 2021, le Comité technique du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (CT-MESR) est convoqué pour une présentation du projet de décret portant création des contrats de « chaire de professeur junior ».

Les organisations syndicales signataires de ce communiqué ont décidé de le boycotter.

Elles tiennent par cet acte à dénoncer publiquement :

D’une part les conditions de travail insoutenables, au niveau du rythme entre les différentes réunions de présentations des projets de décrets de la loi de programmation de la recherche. Réunions qui s’enchaînent telle une course poursuite en vue de comités techniques qui déferlent sur le mois de juin. Tout doit être réglé au plus vite. Cette précipitation est absurde et néfaste. Peu importent les imprécisions et les incohérences relevées dans les textes par les organisations syndicales.

Et surtout, d’autre part pour dénoncer leur opposition sans faille au projet de décret sur les chaires de professeurs juniors et de directeurs de recherche juniors (CPJ ou « tenure tracks »). Depuis le début des échanges sur la Loi de Programmation de la Recherche (LPR), la création de ce type de contrat « donnant vocation à accéder à l’emploi titulaire en qualité de professeur des universités ou assimilé et de directeur de recherche », tel que l’énonce le projet de décret, est rejeté par la totalité des organisations syndicales représentatives. Cette procédure contourne les instances normales de recrutement des fonctionnaires, en créant une voie parallèle de recrutement « hors statut ». Un chercheur ou une chercheuse en CPJ serait contractuel-le pendant 3 à 6 ans, avant de passer directement professeur ou professeure des universités ou directeur ou directrice de recherche : la titularisation en rang A via la précarité, ou la porte : quel progrès statutaire ! De plus la titularisation serait conditionnée à la satisfaction d’objectifs fixés dans une « convention » en termes de publications, valorisation, réponses à appels à projet… Le ministère introduit pour les CPJ des obligations de résultats en matière de recherche ! Une telle obligation de l’obtention de résultats, n’est pas seulement une absurdité en ce sens qu’il est impossible de prévoir l’issue d’une réelle aventure scientifique, mais traduit une méconnaissance dangereuse de ce qu’est la recherche en confondant ce qu’elle sous-tend avec ce qu’elle implique. Ces CPJ auront également un impact sur la situation du personnel en poste. Cette « innovation », tout comme le CDI de mission scientifique, est une violente attaque contre les statuts du personnel et va accroître la concurrence entre eux.

Dans un pays où le recrutement des chercheurs chercheuses, enseignantes-chercheuses et des enseignants- chercheurs est fait sous statut, recrutement envié internationalement, le modèle prévu dans le cadre des « chaires juniors » piétine les libertés académiques. Le modèle prévu est celui de la précarisation des débuts de carrières, à l’instar du modèle allemand qui est mis en avant par le ministère malgré ses conséquences néfastes pour le personnel et la recherche.

La logique qui prévaut dans ce décret repose sur le recrutement sur projet de recherche, alors que la logique de recrutement sur statut décorrèle le grade et l’emploi et garantit par là-même l’indépendance de la recherche.

Le décret s’évertue à essayer de concilier deux logiques irréconciliables car diamétralement opposées.
Les syndicats signataires en boycottant ce comité technique marquent leur profond désaccord avec la mise en œuvre d’une procédure actant la déconstruction des recrutements sur statut et par là même fragilisant le statut de fonctionnaire et les libertés académiques et de recherche.

Les syndicats signataires appellent les établissements et les organismes de recherche à ne pas mettre en place les chaires de professeurs juniors et de directeurs de recherche juniors.

Signataires : FERC CGT, SGEN CFDT, FSU, FO ESR, SUD Éducation et SUD Recherche

Source et Image: https://www.ferc-cgt.org/declaration-de-boycott-du-ct-mesr-consacre-aux-chaires-de-professeur-junior

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France: Communiqué – 7 avril : journée mondiale du travail invisible

Europe/France/09-04-2021/Auteur et Source: www.ferc-cgt.org

Chaque mois, la Fédération de l’Éducation, la Recherche et la Culture CGT s’associe à une journée internationale pour alerter sur les conditions de travail et de rémunération des femmes, mais aussi sur les questions d’éducation, de recherche, et de culture qui construisent les changements de société nécessaires à une véritable et réelle égalité entre les femmes et les hommes au travail.

Depuis 2001 au Canada, l’AFEAS (Association féminine d’éducation et d’action sociale) oeuvre pour que le 1er mardi du mois d’avril soit une journée de réflexion et de revendication sur le travail invisible.

Cette Journée mondiale du travail invisible est l’occasion de dénoncer une inégalité persistante et quotidienne entre les femmes et les hommes dans notre société.
« Travail domestique » : ce terme a été créé dans les années 70 en France, par les féministes matérialistes, afin de mettre en lumière l’ensemble des tâches réalisées gratuitement par les femmes en raison de leur rôle dans la société, la famille, le couple. Ces féministes ont été les premières à soulever la profonde inégalité de la répartition des tâches ménagères entre les femmes et les hommes dans le quotidien de nos sociétés patriarcales.

Cinquante ans plus tard : le poids du « Travail domestique » varie. Si on appartient à une classe « aisée », on peut « sous-traiter » certaines tâches contre rémunération. Les travaux essentiels sont cependant toujours si peu valorisés et majoritairement pris en charge par des femmes.

Le « travail invisible » quant à lui est à visage multiple. Aujourd’hui encore, le travail non reconnu et non rémunéré se glisse partout.

Au travail, on le voit dans toutes sortes de tâches réalisées gratuitement par les femmes : en pause, qui le plus souvent prépare le café et lave ensuite les tasses ? Qui a pensé à faire livrer des pizzas quand une réunion s’éternise ? etc.
Dans la société, et alors qu’elles occupent des emplois moins bien rémunérés, les femmes sont souvent, à titre gratuit, les personnes aidantes auprès d’un parent vieillissant ou d’un proche malade.

Dans une même journée, les femmes peuvent ainsi cumuler travail salarié, travail domestique et soin à la personne.

Dans un ouvrage intitulé Travail invisible. Portrait d’une lutte féministe inachevée, dirigé par Camille Robert et Louise Toupin (Editions du remue-ménage), les auteures estiment que les ménagères ont été les grandes oubliées du mouvement féministe. Pour Camille Robert, alors que « toutes les femmes sont des ménagères, il n’y a pas eu de victoire significative du mouvement féministe sur le front du travail invisible par rapport aux autres dossiers féministes ». Une étude de l’INSEE réalisée en 2015 montre que le travail domestique gratuit représente deux tiers du temps de travail des femmes. Chez les hommes, c’est seulement un tiers, pour deux tiers de travail rémunéré, reconnu et valorisé. Et il apparaît également dans cette étude que les tâches les plus répétitives, ingrates et peu créatives des tâches ménagères incombent surtout aux femmes.

Il n’y aura pas d’égalité femmes/hommes sans conquêtes politiques et sociales telles que la création d’un véritable congé parental égal pour les deux parents, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la valorisation des métiers dits « féminins ».

La FERC- CGT rappelle

  • qu’elle combat le système patriarcal, fondé sur une domination des hommes sur les femmes et toute forme de discrimination.
  • Qu’elle lutte pour l’égalité filles-garçons et dénonce les stéréotypes de genre.
  • Qu’elle défend l’accès des femmes aux postes de responsabilités dans tous les métiers et à tous les niveaux.
  • Qu’elle revendique l’égalité salariale et professionnelle.

Télécharger (PDF): travail-invisible-_com-presse_vf

Source et Image: https://www.ferc-cgt.org/communique-7-avril-journee-mondiale-du-travail-invisible

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