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Francia: Le doctorat : une tradition à l’aube de sa (potentielle) transformation

Europa/Francia/Mayo del 2017/https://theconversation.com/

Le doctorat est sans conteste un des diplômes les plus prestigieux et fait partie d’une tradition séculaire en Europe. En sciences de gestion la situation est assez paradoxale : malgré le fait que cette discipline ait vocation à être appliquée (dans les entreprises et les organisations), les docteurs en management sont aujourd’hui principalement destinés au monde académique. Héritage d’une longue tradition, le doctorat semble avoir du mal à évoluer en France, malgré un contexte international en transformation : le format de la thèse et l’impact des contributions pour les organisations font débat. L’innovation s’arrêterait-elle donc à la porte du doctorat ?

Le cas de la France

Le doctorat en France remonte au XIIIe siècle avec la création de l’Université de Paris (la Sorbonne) et a connu quelques réformes importantes au cours des temps. Traditionnellement, la délivrance du doctorat est un monopole des universités publiques.

Avant la réforme de 1984, il existait deux types de doctorat : le doctorat de 3e cycle (ou de spécialité) et le doctorat d’État. Alors que la thèse de 3ecycle sanctionnait « une formation acquise dans la pratique de la recherche », la thèse d’État « sanctionnait la reconnaissance par un jury de l’aptitude du candidat à mettre en œuvre une recherche scientifique originale de haut niveau ».

Avec la réforme de 1984, ne va subsister qu’un doctorat unique, longtemps appelé doctorat « nouveau régime ». Cette réforme visait à aligner la pratique française à celle du monde anglo-saxon et son Ph.D. Cependant, pour diriger des travaux de recherche et des thèses au sein des universités françaises, le doctorat nouveau régime n’est pas suffisant, les maîtres de conférences doivent être titulaire de l’HDR (habilitation à diriger des recherches).

L’HDR est donc le grade le plus élevé en France, alors que dans les pays anglo-saxons, c’est toujours le Ph.D. Par ailleurs, la voie royale pour devenir professeur des universités dans les disciplines juridiques, économiques et de gestion demeure toujours l’agrégation du supérieur, un concours national très élitiste mais très franco-français.

Grandes écoles et doctorat : un sujet sensible en France

À ces spécificités du modèle universitaire français s’ajoute celle de l’existence des grandes écoles. Traditionnellement les grandes écoles (d’ingénieurs ou de commerce) n’avaient pas vocation à faire de la recherche mais à former des cadres pour l’industrie et le commerce en puisant dans le réservoir des classes préparatoires (un système encore une fois très franco-français).

Mais avec l’internationalisation de leur offre de formation et la nécessité d’obtenir des accréditations internationales (AACSB, AMBA, EQUIS) ces écoles se sont mises à faire de la recherche, à publier et à créer des programmes doctoraux. Cette évolution est récente et remonte au début des années 2000, notamment pour les Business Schools.

C’est ainsi que ces écoles ont créé des programmes doctoraux : des Ph.D. et des DBA (Doctorate of Business Administration). Ces programmes constituent une innovation et une réponse au monopole public de la collation des grades en France et au besoin d’internationalisation de ces écoles qui n’hésitent pas à recruter leurs professeurs sur le marché international.

Innover dans le format de la thèse : entrer dans le jeu des articles

Bien que les universités et les grandes écoles soient un lieu d’innovation scientifique et contribuent à la création de connaissances nouvelles dans tous les secteurs (santé, technologie, énergie, etc.), on observe un certain conservatisme en matière de format de la thèse. Pourtant la question du format de la thèse atteste d’une transformation déjà lancée.

La thèse par articles rassemble quelques articles publiés ou en cours de publication dans des revues scientifiques. Souvent un chapitre introductif permet d’introduire la problématique générale, la revue de littérature qui n’est pas présente dans les articles (en raison du format même des articles), la question de recherche, et la méthodologie générale. Ensuite deux, trois ou quatre articles permettent aux assesseurs d’évaluer la démarche et la contribution scientifique du travail du doctorant. Le chapitre conclusif revient sur les contributions théoriques principales, éventuellement les contributions managériales, et les limites de la recherche.

Pour les universitaires aspirants, faire une thèse non traditionnelle peut s’avérer être un pari risqué dans la mesure où sa reconnaissance n’est pas assurée car ce format se heurte à beaucoup de résistance en France – ce qui n’est pas du tout le cas dans des pays voisins comme la Hollande où le format par article est un standard. Pourtant, cela permet aux doctorants d’apprendre à écrire des articles scientifiques, comprendre le système de peer-review, et de se construire un pipeline de production scientifique.

Contributions théoriques versus contributions managériales et organisationnelles

La difficulté d’innover en matière de doctorat est encore accentuée par l’absence de vision partagée au niveau international. Un projet européen en cours ayant pour objectif de créer une vision commune du doctorat a renforcé la hiérarchie entre le « doctorat académique » et le « doctorat professionnel ».

La différence entre les deux types de programmes doctoraux tient essentiellement au caractère plus ou moins académique du travail de recherche et à leur public. C’est ainsi que généralement les candidats Ph.D. n’ont pas ou peu d’expérience professionnelle, font une thèse à temps complet et visent à travers leur thèse une carrière académique ; alors que les étudiants DBA sont généralement des cadres de haut niveau, font une thèse à temps partiel en parallèle de leur travail, et une grande partie d’entre eux restent dans l’entreprise.

À part pour les programmes de type DBA, les liens avec les entreprises ne sont pas généralement très développés. Citons néanmoins l’initiative des contrats CIFRE qui permettent aux entreprises d’accueillir des doctorants. Mais cela reste encore trop marginal en sciences de gestion. Il est vrai que dans cette discipline les recherches font très souvent appel à l’utilisation de bases de données, ce qui ne nécessite pas forcément une immersion permanente dans l’entreprise.

De plus, une thèse de doctorat – quel que soit le format – doit nécessairement avoir une contribution scientifique, mais pas obligatoirement une contribution pratique. Le doctorant est encouragé à valoriser sa recherche auprès du public des entreprises et des organisations, mais sa thèse n’est pas évaluée sur son impact dans les organisations. D’où l’éloignement que l’on constate entre les préoccupations des chercheurs et celles des entreprises.

Quelles innovations pour l’avenir ?

Dans un monde en profond bouleversement, les exigences des entreprises et de la société vont continuer à exercer de fortes pressions sur le monde académique pour innover et ceci à tous les niveaux, y compris celui de la formation doctorale. Les besoins de formation en matière de sciences de gestion qui s’expriment dans le monde entier et la pénurie d’enseignants-chercheurs constituent des moteurs très puissants pour faire évoluer les pratiques des universités et des écoles.

Le développement des collaborations internationales entre les institutions académiques en matière de recherche constituent également un facteur d’innovation. L’action des organismes internationaux d’accréditation (AACSB, EQUIS, AMBA) est un facteur supplémentaire d’innovation et de changement pour les écoles de management dans la mesure où ils permettent de questionner les modèles traditionnels et de briser les résistances au changement et à l’innovation.

Mais encore plus important : les innovations à venir devront intégrer les besoins de la société et permettre de développer, non seulement la connaissance, mais également l’impact et la pertinence des recherches pour l’ensemble des parties prenantes.

 

Fuente:

https://theconversation.com/le-doctorat-une-tradition-a-laube-de-sa-potentielle-transformation-77637

Fuente Imagen:

https://lh3.googleusercontent.com/GW1gGp9vR9T2eCxyblNPzfS8-ZsL1OFqdF6hr35iQRgWYer_TfVasRYgYi38VYMtWNiEpQ=s85

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École 42 de París: La universidad sin profesores ni exámenes donde estudian los futuros genios de la programación

Europa/Francia/Por Azahara Mígel | 15-05-2017

 

Xavier Niel aprendió a programar por su cuenta con un Sinclair ZX81 que su padre le regaló cuando cumplió los 16 años. En lugar de dedicar su tiempo -como la mayoría de niños de su generación que tuvieron acceso a estos primeros ordenadores personales- a cargar juegos grabados en casetes, se apasionó por los lenguajes de programación. Sólo tres años después tenía suficiente experiencia en telecomunicaciones como para crear y vender (a buen precio) su primera compañía. Esas dos características, nuevas tecnologías y ojo para los negocios, han sido una constante en la vida de Niel y las que le han convertido en multimillonario. Niel, como Steve Jobs, Mark Zuckerberg y tantos otros empresarios tecnológicos, no tuvo un expediente académico brillante. Por eso, en 2013, después de declarar que en Francia el sistema educativo no funcionaba, comenzó a pensar en cuál podría ser su aportación para mejorar las cosas. La respuesta fue la École 42 de París, un experimento pedagógico para formar programadores en el que no existen profesores, exámenes, horarios ni títulos, gratuito para los alumnos y financiado totalmente por Xavier Niel.

“He ganado mucho dinero y quiero devolver algo a mi país”, fue su respuesta cuando los periodistas le preguntaros porqué invertía parte de su fortuna en semejante idea. Los costes del proyecto -pagados, según dijo a Wired por su “tarjeta de crédito”- no son baratos: unos 20 millones de euros para comenzar a funcionar y 7 millones adicionales cada año durante la primera década. Después Niel confía en que en la gratitud de los alumnos formados en la 42 hará el resto para que siga funcionando, puesto que da por hecho que varios de ellos serán también millonarios gracias a las revolucionarias ideas que saldrán de allí.

La propuesta, que lleva tres años funcionando y y ha abierto una segunda sede en San Francisco, es una isla en medio de los tradicionales sistemas pedagógicos. Y los resultados que ofrecerá todavía un misterio. Cada curso reciben unas 80.000 solicitudes de ingreso, pero solo 3.000 alumnos son invitados a participar en el siguiente paso del proceso de selección: 15 días en la sede de la escuela, con un programa intensivo (pueden trabajar las 24 horas del día), en el que deben enfrentarse a distintos retos. Sólo 1.000 de ellos completan correctamente este paso e ingresan en la escuela. Una vez allí continúan trabajando a su ritmo -las aulas no cierran jamás-, con proyectos colaborativos que deben resolver por su cuenta y entregar a los tutores: no existen asignaturas, ni cursos (tienen niveles que cada uno completa en el tiempo que necesite), ni boletines de notas, ni títulos académicos. Talento en bruto y libre.

El nombre de la escuela hace justicia a su peculiar funcionamiento -una mezcla de reunión de frikis y genios tecnológicos- puesto que proviene de la serie de novelas Guía del autoestopista galáctico escritas por el británico Douglas Adams. En ellas “42” es la respuesta que ofrece la supercomputadora Deep Tought cuando se le pregunta cuál es “el sentido de la vida, el universo y todo lo demás”. Por ahora, parece que en la 42 los alumnos están centrados en responder a “todo lo demás”, pero quién sabe si de semejante reunión de jóvenes cerebros no saldrán otras respuestas. O, al menos, como sugería la obra de Adams, otras formas más adecuadas de plantear la pregunta.

Edición: Azahara Mígel | Douglas Belisario

Fuente: http://one.abc.es/la-universidad-sin-profesores-ni-examenes-donde-estudian-los-futuros-genios-de-la-programacion/

Imagen tomada de: https://business.lesechos.fr/medias/2016/05/19/210561_xavier-niel-exporte-l-ecole-42-dans-la-silicon-valley-doc-021941018542.jpg

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Francia: Explainer how will the changes to HELP student loans affect you

Europa/Francia/Mayo del 2017/Noticias/https://theconversation.com

Federal Education Minister Simon Birmingham has unveiled big changes to the Higher Education Loan Program (HELP). With about A$50 billion in outstanding student debt, the goal is to curb costs.

Assuming parliament passes the changes, all students will have to pay more and repay quicker. The changes affect current and future debtors.

How much more will students pay?

Students will pay 7.5% more in fees by 2021 – on top of the annual inflation indexation.

For example, a student studying teaching currently pays $6,349 a year. Next year they will pay about $6,600.

Changes to course fees. Australian Government (2017)

Overall, by 2021, students will pay between $2,000 and $3,600 more for a four-year course. They will have to pay 46% of the cost of their tuition, up from 42% now.

When will students start repaying

Under the current system, from 2018-19 graduates would have to start repaying their HELP debt when their income reached $51,957.That threshold will now fall to $42,000.

While this change has attracted criticism, a Grattan Institute report last year showed that even with a $42,000 threshold, HELP is still more generous than many other forms of government income protection.

The new threshold is, for example, 20% more than the minimum wage. And people on Newstart lose their eligibility when they earn about $26,000.

The higher your income, the more you will repay

Under the new system, graduates will be required to pay 1% of their income once they start earning $42,000, and the rate will increase by 0.5 percentage points for each 6% increase in salary.

The more you earn, the bigger the proportion of your salary you will have to pay.

Income thresholds and repayment rates. Australian Government (2017)

Under the current system, once graduates reach the income threshold of $51,957 from 2018-19, they will have to repay 2% of their income – about $20 a week.

Under the new system, once graduates reach the income threshold of $42,000, they will have to repay 1% of their income. That is, about $8 a week.

Under the old system, the maximum repayment rate was 8%, which applied to incomes above $107,213. Under the new system, the maximum rate will be 10%, which will apply to incomes above $119,881.

So a graduate who earns $120,000 will repay 10% rather 8% of their income. That is, an additional $46 a week. The new rates will speed up repayments from high-income earners.

Comparing repayments under the current and the proposed settings.

Repayment thresholds will keep their real values

The government is also changing the way the thresholds are indexed.

At the moment, the repayment thresholds grow at the same rate as Average Weekly Earnings. Since Average Weekly Earnings have been rising faster than inflation, the repayment thresholds have been increasing in real terms.

In fact, the thresholds are about 17% higher than they would have been if indexed to inflation since 2005.

As a result, the HELP debtors of today enjoy significantly higher living standards than their predecessors before having to repay their loan.

This is not the case for recipients of other government programs. Thresholds for many other government benefits are generally indexed to inflation.

It is not clear why HELP should have a more generous indexation policy than other programs that generally affect more vulnerable Australians.

Under the new HELP system, from mid-2019 repayment thresholds will grow in line with inflation. Since earnings and inflation growth are currently similar, the practical effect is likely to be small in the short run. But over the long run, the new indexation arrangements will ensure repayments keep their real values.

The rules are also changing for some students who are not Australian citizens

Under the current system, most students who are permanent residents but not citizens of Australia, and most New Zealand students, have access to subsidised higher education places, however they must pay their fees upfront.

Under the new system, they will have to pay full price but will have the option of deferring the cost through HELP.

Fuente:

https://theconversation.com/explainer-how-will-the-changes-to-help-student-loans-affect-you-76977

Fuente imagen:

https://lh3.googleusercontent.com/mb6ANzUyt_dq4F1d98wf17lxqDFInp69uHfXh6b5RW4rBnFuAWnqI4oNVHvh-NkJS6SchQ=s85

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Francia: H aut-potentiels ces enfants qui souffrent dans les salles de cours

Europa/Francia/Abril del 2017/Noticias/https://theconversation.com/

Comme nous le rappelions avec Patrice Adam dans l’ouvrage Tous talentueux :

« La gestion des “jeunes talentueux”, enfants intellectuellement précoces selon la terminologie française, doit être une préoccupation centrale tant elle est impactante à moyen ou long terme dans les organisations. Malheureusement, si de nombreux pays ont mis en application les recommandations formulées en 1994 par le Conseil de l’Europe pour éviter “de gaspiller les talents et par conséquent les ressources humaines par manque d’anticipation dans la détection des potentialités intellectuelles et autres”, bon nombre de ces jeunes potentiels – qui constituent entre 3 et 10 % de la population scolaire européenne – sont en situation d’échec et de décrochage scolaire. »

Du précoce au zèbre

Même si le terme peut induire chez l’enfant, qui, conscient de cet « avantage » mais qui ne l’utiliserait pas, une forme de pression, le terme de haut potentiel intellectuel (HPI) convient davantage à celles et ceux généralement qualifiés de précoces ou de surdoués. En outre, cette appellation montre bien qu’il s’agit d’un « potentiel » qui ne se réalisera pas obligatoirement.

Être HPI, c’est avant tout avoir un mode de pensée et une structure de pensée différents et c’est la raison pour laquelle l’enfant puis l’adulte HPI (car on le reste toute sa vie et même au-delà puisqu’il semblerait que le phénomène se transmette) peuvent rencontrer de sérieuses difficultés d’adaptation tant durant leur scolarité que dans la société en général. Il convient néanmoins de ne pas se laisser aller à la simplification car tous les HPI ne répondant pas aux mêmes traits de personnalité.

Les travaux de Betts identifient des profils en fonction de leurs comportements, attitudes, besoins, perceptions des autres et aides à leur apporter. On retrouve ainsi les « successful », « creative », « underground », « at-risk », « multi-exceptional » et « autonomous learner » chacun ayant ses spécificités propres.

Une autre approche très intéressante est celle de la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin. La praticienne a su, à travers une métaphore pertinente, personnifier ces individus au schéma de pensée « hors de la norme » atténuant quelque peu tous les fantasmes et préjugés attachés à cette population particulière. Ainsi elle leur préfère l’appellation de « zèbre », parce qu’elle considère que « c’est un des seuls les animaux sauvages que l’homme n’a pas pu domestiquer » et que son pelage alternant les ombres et la lumière incarne entièrement son caractère : celui, paradoxal, faisant cohabiter splendeur de vivre et sentiments destructeurs voire suicidaires.

En effet, la question du suicide reste épineuse. De nombreuses études montrent que ces jeunes HPI sont davantage exposés à des syndromes majeurs dont les tendances suicidaires. La cause ? Le sentiment d’isolement souvent provoqué par une incompréhension de leurs enseignants, de leur famille mais surtout des camarades de leur âge avec lesquels ils tentent de partager des réflexions qui mettent en évidence les incohérences, les injustices d’un monde qu’on leur présente et qui ne correspond pas à leur idéalité. Lorsqu’ils s’expriment sur ces sujets « d’adultes », ils ne reçoivent pas toujours une oreille attentive et bienveillante et sont injustement jugés comme étant extravagants, décalés, voire prétentieux. En guise de retour, ce sera de l’étonnement et de la surprise dans le meilleur des cas. Sinon, ce sera de la moquerie voire une hostilité brutale.

C’est pourquoi l’incompréhension qu’ils subissent régulièrement génère une frustration qui, accompagnée d’une perte de sens rend leur construction difficile et peut vite les faire tomber dans une forme de dépression existentielle que James T. Webb décrit parfaitement bien.. Mais pour Cécile Bost, ces préoccupations existentielles les poussent également à s’investir intensément dans des activités académiques, politiques, sociales ou religieuses. Du reste, parce qu’ils sont différents, ils s’intéressent aux biographies de personnages ayant choisi de suivre des chemins « hors normes », différents… dans lesquels ils pourront s’identifier

Éviter que les enfants à haut potentiel s’ennuient à l’école. Pixabay

Différents et complexes

En effet, c’est bien le mot différent qui les définit le mieux et ce n’est pas un hasard si le Dr. Revol, pédopsychiatre spécialisé dans les HPI, rappelle régulièrement que

« Les enfants précoces ne sont pas tout à fait des enfants comme les autres, mais comme les autres, ce sont des enfants. »

Il est donc réducteur de considérer le quotient intellectuel (QI) comme seul critère d’évaluation du HPI. En effet, si on s’accorde en admettant que les HPI disposent d’un QI supérieur à 130 (soit 30 points au-dessus de la moyenne, ce qui représente 2,2 % de la population (en France et en Suisse), la question est beaucoup plus complexe et nécessite une approche beaucoup plus globale, car c’est bien une pensée en arborescence doublée d’une hypersensibilité émotionnelle que nous pouvons observer. C’est la raison pour laquelle ces spécificités peuvent représenter un atout en situation de contrôle et s’avérer être un handicap lourd de conséquences pour celui ou celle qui se laisserait dépasser.

Curiosité et intuition

Les jeunes HPI connaissent beaucoup de choses et ils épatent très souvent pour leur âge. Les questions qu’ils se posent entre 12 et 15 ans, avec un langage plus élaboré que leurs camarades, pourraient être celles que se pose un adulte qui traverse la crise de l’âge mûr et ceci ne va pas sans creuser encore un peu plus le fossé avec leurs amis voire avec leur entourage. Cette curiosité quasi-maladive en fait des êtres assoiffés de connaissances en perpétuel questionnement et s’ils ne raffolent pas toujours de l’école, en tant qu’institution avec ses contraintes, ils ont une appétence toute particulière pour apprendre tout ce qui peut être appris. Mais ce qui les caractérise le plus, c’est incontestablement leurs dispositions supérieures dans l’art de relier des éléments d’apparence épars et paradoxaux ce qui leur permet d’aborder les questions d’une manière générale et globale… très gênant dans une classe à l’école ou au sein d’une équipe en entreprise.

Ces points forts ont néanmoins leur pendant. En effet, par réaction antagoniste ils s’ennuient vite et ont tendance à être très sélectifs dans leur investissement. S’ils aiment ils seront engagés plus que de mesure dans la tâche, quitte à passer pour des perfectionnistes, mais ils se lassent de celles qu’ils estiment répétitives car elles ne représentent aucune valeur ajoutée à leurs yeux.

Et toute leur vie sera ainsi rythmée. Cependant, l’utilisation permanente de l’intuition avec un sentiment renforcé de « bonne étoile » qui les guide (cf. article sur Napoléon et l’intuition) et dont ils dont usent allègrement dès leur plus jeune âge et leurs prédispositions à contourner la nécessité d’apprendre à apprendre peut faire apparaître, dans certains cas, un sérieux déficit en matière de méthode d’apprentissage ce qui peut s’avérer préjudiciable pour suivre une scolarité ou ils pourront être en échec ou ultérieurement dans le monde du travail.

Hyperesthésie et créativité

L’« exaspération des sens » (hyperesthésie) qui caractérise les HPI s’explique en partie par une vitesse neuronale supérieure à la moyenne (environ 0,05m/s de plus par point de QI supplémentaire à partir de 100). Quand on sait que le QI moyen est de 100 et que les HPI disposent généralement d’un QI de 130, c’est une vitesse augmentée de 1,5 m/s pour ces derniers. On considère qu’elle est doublée, ce qui expliquerait le sentiment de « saturation » dont font état les HPI. Cela se traduit par une impression de ne « jamais avoir l’esprit au repos » qui serait, par ailleurs, accentuée par une incapacité de réaliser un tri sélectif des informations venant de toutes parts. On observe ainsi une difficulté en matière de longue concentration sur l’essentiel ou sur une seule et unique source d’information. Cela amène à la question même du déficit de l’inhibition latente chez les HPI, même si certains spécialistes trouvent le lien non fondé scientifiquement.

Mais voilà que ce qui peut apparaître comme un handicap intervient dans un processus plus que générateur de valeur : la créativité. En effet, l’afflux dans le cerveau d’informations de toutes sortes, collectées par tous les sens en éveil des HPI qui viennent s’entrechoquer créent de nouvelles informations, images, sons ou formes. Grâce à ce foisonnement incessant, on voit naître des intuitions qui peuvent être géniales. Preuve en est, de nombreuses découvertes scientifiques sont issues de ce mode de pensée quelque peu différent des schémas traditionnels. Pour le constater, il faut lire les travaux d’Alexander et Andrew Fingelkurts (p. 22), deux chercheurs qui montrent le « lien étroit entre le facteur g de Spearman (quantité d’énergie mentale que le sujet est susceptible d’investir dans ses activités cognitives) et les fonctions du lobe frontal qui sont nécessaires à la réalisation du processus créatif et à la réflexion scientifique ».

Intégrer les HPI dans l’entreprise. Pixabay

Les HPI dans l’entreprise

Souvent qualifiés « d’empêcheurs de tourner en rond », de « contestataires », de « curieux », ils ont une vie professionnelle mouvementée. En développant une confiance excessive dans leur intuition et leur infaillibilité, il est très compliqué de cohabiter avec des collègues HPI et plus particulièrement lorsque l’on est en situation de hiérarchique. Leur recherche de « mentor » est essentielle dans leurs rapports avec les autres. Mais ce dernier, qui doit être infaillible, perdra toute légitimité aux yeux de HPI dès l’apparition de la moindre faille.

Enfin, le rapport ambivalent qu’ils entretiennent avec le travail ne leur permet pas toujours de s’épanouir en entreprise. Leur quête de liberté les pousse à adopter un statut d’indépendant sans toutefois qu’ils soient assurés d’une réussite financière… mais ils sont libres et fidèles aux valeurs de l’entreprise dans laquelle ils n’entrent jamais par hasard. Ils croient aussi bien dans le produit que dans les valeurs de cette dernière car cela fait sens.

Bienveillance et absence de jugement. Comme le souligne justement dans un post Mathieu Lassagne du cabinet Coaching & Douance, bienveillance et absence de jugement seront deux grands alliés pour les managers qui encadrent des HPI. Trouver un compromis entre besoin de liberté et de sens et les exigences du service peut vraiment être bénéfique pour toutes les parties. Mais les difficultés peuvent rattraper les HPI dans leurs relations avec les autres qui peuvent s’avérer très complexes. En effet, essentiellement en recherche d’innovation et de sens du résultat, ils ont tendance à dissocier leurs performances et leurs enjeux de ceux des autres et cela pour des raisons évidentes : ils réfléchissent beaucoup plus vite que les autres membres de l’équipe et sont très sensibles aux signaux faibles.

En combinant lucidité et intuition (précédemment décrite) à cette capacité supérieure à capter les « lames de fond », on obtient un cocktail détonnant qui aboutira très souvent sur des idées et projets à forte valeur ajoutée pour l’organisation qu’ils servent. Mais leur souci majeur résidera dans la difficulté à convaincre les autres sur la base de cette même intuition. En effet, avec leur pensée en arborescence, des éléments ou des situations peuvent leur paraître logiques et faciles à aborder alors qu’il n’en est pas toujours de même pour les autres.

Une occasion de repenser l’éducation

Pour Jérôme Bondu de l’IAE de Paris, « être un haut-potentiel peut-être fatigant pour soi et pour les autres » car la recherche permanente de réponse est épuisante et nécessite la mise en place de stratégies capables de faire redescendre une pression induite par les fortes demandes de cet esprit foisonnant. Son hypersensibilité peut également l’amener à ne pas prendre la distance nécessaire à la mise en perspective des éléments positifs et négatifs ce qui l’empêche de donner du sens, d’écrire son histoire ou son chemin de vie alors éléments essentiels pour son bien-être».

Voilà une définition qui nous montre bien que c’est dès le plus jeune âge que tout se joue et cela doit nous pousser à (re)penser notre système éducatif cloisonné et individualisant, élaboré au XIX siècle, dans le contexte du développement industriel alors que nous évoluons, aujourd’hui, dans l’ère du digital, de l’information, de la big data et du partage.

Donner du sens et apporter massivement des connaissance demeurent les piliers d’une pédagogie adaptée aux HPI, tout comme l’utilisation de méthodes inductives (Problem Based Learning ou méthode des cas). Dans le document d’aide au repérage de l’élève à haut potentiel qui sert de support au sein de l’Education nationale française, ces deux éléments sont clairement rappelés aux enseignants. Dans une même logique, les Départements de l’Instruction Publique (DIP) de Suisse Romande (canton de Genève, du Jura et de Vaud) en partenariat avec l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), une des meilleures écoles dans les classements mondiaux et européens ont mis en place l’expérience du cours Euler, qui s’étale sur 6 ans (de la 9e Harmos à la maturité). Destiné aux HPI, comme complément au cursus scolaire classique, les enseignements sont assurés par des doctorants, postdocs et chercheurs en mathématiques de l’EPFL.

Idem dans certaines écoles de la Confédération Helvétique, où des mercredis sont consacrés à « nourrir » les HPI en matières fondamentales et plus particulièrement en dans les domaines de la culture générale, des arts et de la méthode.

En observant les programmes et rythmes que suivent les élèves dans un établissement que nous connaissons particulièrement, Germaine de Staël, dirigé par Madame Eve-Marie Koehler, on comprend beaucoup mieux que ces “petits Zèbres” doivent également pouvoir bénéficier, outre des processus cognitifs innovants, d’un accompagnement spécifique avec des règles et un cadre qui doivent être cohérents, logiques et porteurs de sens. Ex-ducerer _(au sens de conduire, guider « hors de »), plutôt que former (ou formater) est sans conteste là une pierre angulaire pour amener les _HPI (et les autres) à s’épanouir et à éviter l’écueil de l’échec scolaire. Cela demande cependant d’accepter de rompre avec l e paradigme de l’éducation et de promouvoir la pensée divergente, notion chère à Sir Ken Robinson.

Bien entendu, une autre alternative demeure ; c’est l’enseignement à domicile mais elle reste difficile à mettre en œuvre.

Fuente :

 

https://theconversation.com/haut-potentiels-ces-enfants-qui-souffrent-dans-les-salles-de-cours-75193

Fuente imagen:

https://lh3.googleusercontent.com/kIZ1UK-AtLl2cjHg_ik2lmRbPwC4mbJd2p4W3NL68z2qrmEzrTZtpU621zyof0OKAxmC=s85

 

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Libro: Cuatro Lecciones Sobre Kant. por Gilles Deleuze

Europa Francia/Abril del 2017/Reseña/https://www.academia.edu/

Reseña:

Immanuel Kant (ɪˈmaːnu̯eːl ˈkant) (Königsberg, Prusia, 22 de abril de 1724 – Königsberg, 12 de febrero de 1804) fue un filósofo prusiano de la Ilustración. Es el primero y más importante representante del criticismo y precursor del idealismo alemán y está considerado como uno de los pensadores más influyentes de la Europa moderna y de la filosofía universal. Entre sus escritos más destacados se encuentra la Crítica de la razón pura (Kritik der reinen Vernunft), calificada generalmente como un punto de inflexión en la historia de la filosofía y el inicio de la filosofía contemporánea. En ella se investiga la estructura misma de la razón. Se esboza un denominado  Curso de los martes.Kant – síntesis y tiempo Primera Lección (14/03/78)  sobre ʺCrítica de la Razón Pura”, Segunda lección (21/03/78) ¿Por qué no habría también un manejo de sintetizador o un manejo electrónico para la filosofía? ,Tercera lección (28/03/78) concepción del espacio y del tiempo en función del espiritismo. y  Cuarta lección (4/04/78) Lo que hay de común entre esas dos grandes operaciones del conocimiento –puesto que la razón pura se ocupa del conocimiento-, lo que hay de común entre esas dos grandes operaciones  del conocimiento es que en los dos casos se hará corresponder, a pesar de su heterogeneidad, a pesar de su diferenciad e naturaleza, las determinaciones conceptuales y las determinaciones espacio temporales.

DESCARGAR AQUÍ :
Fuente: 

https://www.academia.edu/15100345/CUATRO_LECCIONES_SOBRE_KANT._GILLES_DELEUZE

Fuente Imagen: https://lh3.googleusercontent.com/TJummF3PukJbFQ5cfkbz5gji7wazFQX7ACljyO1DcREzH48DWFLGYgiRPoPlAUgaFkLQ5Q=s85

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La educación, la gran olvidada de los comicios en Francia

Francia/24 abril 2017/Fuente: El Mundo

En el país de la Ilustración hay 2,5 millones de personas analfabetas tras ir al colegio

Así son los programas de los cuatro favoritos

«Tengo la sensación de estar en la primera línea de batalla de los problemas que hay en Francia, a fin de cuentas los niños son el reflejo de un país». El que habla es Xavier, un profesor francés, de origen español, que lleva más de 20 años trabajando en la educación pública francesa. El retrato que plantea es desolador pero hay poco espacio para la invención: la Organización para la Cooperación y el Desarrollo Económicos (OCDE) sitúa la escuela francesa como la más desigual de sus 27 miembros. Los alumnos con dificultades encuentran cada vez más problemas, según la organización, mientras que los más aventajados siguen mejorando.

«Los franceses tenían una idea del sistema educativo muy positiva, pero quedó rota a partir del 2000 con los estudios PISA que mostraron que su sistema escolar era muy mediocre», opina Peter Gumbel, periodista y profesor británico, autor de varios libros sobre el sistema educativo francés. En ‘Elite Academy: investigación sobre la Francia enferma de sus grandes escuelas’, Gumbel habla incluso de un «darwinismo social»: «Si crecemos y vamos a la escuela en una zona desfavorecida es muy difícil hacer una carrera de éxito».

La Agencia Nacional de lucha contra el analfabetismo (ANLCI, por sus siglas en francés), asegura que hay 2,5 millones de personas en Francia que no saben leer, después de haber asistido a la escuela hasta la edad obligatoria. De ellos un 10% tiene capacidades de comprensión de la lectura «débiles o inexistentes» hasta el punto que resulte un obstáculo para acceder a un trabajo, enfrentarse a cuestiones administrativas o comprender los documentos del banco.

El país presume de dedicar un 6,8% de su PIB a la Educación. En 2015 fueron precisamente 147,8 millones de euros, concentrando 42,5 en la educación primaria, 53,8 en la secundaria y 30,1 en la superior.

«Habría que hacerlo al revés, invertir en la primaria porque es ahí donde se estructura el lenguaje y se cimentan las bases, y hay que hacerlo lo antes posible», advierte Catherine Morin-Desseilly, presidenta de la comisión de educación en el Senado y miembro de la Unión de Demócratas Independientes. La senadora lamenta que los distintos gobiernos hayan entrado en un bucle de reformas partidistas que se acaban cuando el Gobierno cambia de color, y aboga por un pacto nacional para enfrentar el problema.

Las fallidas escuelas prioritarias

En los 80, el Gobierno de François Mitterrand se salió del camino trazado por la escuela pública para crear las llamadas Zonas de Educación Prioritaria (ZEP), posteriormente rebautizadas como REP. Con ellas, se pretendía dar más a medios a los colegios de poblaciones desfavorecidas para conseguir un mayor éxito. Treinta años después, estos centros se muestran en colapso.

Las clases están masificadas de alumnos que en su mayoría provienen de familias con problemas económicos y otros resultados de la miseria. Georgina tiene 23 años, acabó sus estudios a mediados de 2016 y tiene un contrato de un año en un instituto REP+, del distrito 15 de París. «Me contrataron un viernes y el lunes empecé. No tenía ningún tipo de consigna sobre cómo tratar con los alumnos o qué hacer si no se comportaban. Me he encontrado con problemas que no estoy preparada para gestionar», entre ellos, un chaval heroinómano.

El recurso a profesores con contratos temporales para cubrir los puestos en este tipo de centros sigue aumentando y son además perfiles con poca experiencia, menores de 30 años. «¿Quién querría trabajar en estas condiciones?», se pregunta Xavier. «Todos los alumnos que tienen dificultades están juntos, las dificultades se acumulan, y no hay suficiente autonomía para adaptarse a las necesidades», dice por su parte Morin-Desseilly.

Xavier, entró en esta profesión convencido de su tarea. Pasó ocho años trabajando en un colegio de enseñanza secundaria en Clichy-sous-Bois. «El problema es que tienes ciudades que acogen un 40 o hasta 60% de viviendas sociales, mientras que en el pueblo de al lado hay un 4%. Cada localidad tiene que alojar un mínimo de 25% de viviendas sociales pero hay lugares que prefieren pagar la multa antes que cumplir la ley», cuenta. Xavier trabajaba sabiendo que aquella situación acabaría por explotar, pero nunca imaginó que Clichy-sous-Bois se convertiría en el foco de esta enorme falla social, cuando uno de sus alumnos, Bouna Traoré, murió en 2005 durante una persecución policial, junto a otro estudiante del centro, Zyed Benna.

«La situación mejoraría si obligaran a los ayuntamientos a cumplir la ley, con multas mil veces superiores. ¿Cómo quieres que estos niños crezcan sintiéndose franceses si no están en contacto con el país?», reclama. Los padres que pueden permitírselo meten a sus hijos en centros privados, se mudan a barrios mejores o hacen trampas para que sean trasladados a escuelas corrientes, o como las llama este profesor «escuelas de blancos». «Es muy duro ver a chavales de 14 años aburridos de la vida, es un contexto favorable a que caigan en la violencia, la delincuencia o peor aún, la radicalización», zanja. Cada año, 100.000 alumnos abandonan la educación sin haber adquirido los conocimientos oportunos, sin perspectivas de futuro. Directos al paro.

La academia de las élites

Una caída en picado que contrasta con las famosas ‘Grandes Écoles’ del país a la que sólo entra un 5% de los alumnos de cada año. Si estás dentro, tienes con toda probabilidad la vida resuelta: el 80% de los directivos de las empresas más importantes del país salen de ellas; también como Altos Funcionarios, cuando en torno al 60% de los equipos ministeriales se conforman de estudiantes de la École Normale Superieur o ENA, los llamados ‘enarcas’.

Otros países, como Inglaterra, se han preocupado por abrir sus administraciones y la tendencia es claramente a la baja, con una proporción bastante repartida en la actualidad. Para Peter Gumbel, el problema no es sólo la uniformidad de las élites de estos centros, que ni siquiera están en los ránking de las mejores universidades del mundo en la que Francia queda casi ausente, sino unas élites que se conocen, se ayudan y se protegen entre sí para continuar en el sistema más desigual en la cuna de la Ilustración.

Fuente: http://www.elmundo.es/internacional/2017/04/23/58fbb2e7e2704e89568b45ef.html

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La buena educación: Diálogo con Fourier, Montessori y Morin

Por:  Emma Rodríguez

Hablemos de lo que hablemos, siempre acabamos refiriéndonos a la educación. Cuando analizamos el presente: la crisis de valores, las políticas neoliberales, los daños ecológicos, el conflicto migratorio, la banalización del pensamiento, de la cultura, y tantos y tantos otros asuntos preocupantes que reclaman nuestra atención, siempre terminamos siendo conscientes de la importancia de la educación. No puede haber transformaciones profundas sin cambios en el sistema educativo; no podemos avanzar hacia sociedades más solidarias si no se enseña a los jóvenes a valorar y respetar a los otros; no es posible acabar de raíz con la corrupción si se siguen poniendo como ejemplos a seguir a quienes son capaces de saltar por encima de la ética, de la dignidad, con tal de enriquecerse; no se puede alcanzar la igualdad entre los sexos sin una enseñanza que la reivindique abiertamente y la promueva. En todo esto coinciden Charles Fourier, María Montessori y Edgar Morin, protagonistas de este artículo, tres voces que dialogan desde tiempos y circunstancias diferentes.

A los tres he llegado convencida de que la educación nos atañe porque es algo que nos toca muy de cerca, porque nos preocupan nuestros hijos y el devenir de las próximas generaciones. Porque valoramos a quienes ejercen la enseñanza con pasión y entusiasmo, saltando por encima de recortes y nefastos planes educativos en la medida de sus posibilidades. Porque no podemos evitar llevarnos las manos a la cabeza y firmar las peticiones y manifiestos que haga falta cuando se elaboran leyes que pretenden arrinconar, silenciar, las Humanidades.

Hemos apoyado las reivindicaciones de la Marea Verde en los últimos años, hemos defendido la Educación Pública, su mejora, sabedores de que es una causa común, una causa que nosotros, la gente corriente, enarbolamos con orgullo. Y cada vez tenemos más claro que para construir un mejor futuro hacen falta ciudadanos activos, críticos, con capacidad de reflexión, no dormidos, no adocenados, no sumisos, no obedientes en demasía; sí respetuosos, sí honestos.

Fotografía © Enrique de la Peña

Todo pasa por la educación. No nos cabe duda. El tema está en la calle, a todos los niveles. No dejo de percibirlo en mi entorno: en las conversaciones que mantengo con amigos y conocidos, en las entrevistas que realizo. “No hay forma de salir de la la monstruosa educación deformadora de los exámenes constantes. La idea del control permanente es algo absolutamente inquisitorial, y por supuesto castrante, aniquilante, porque el conocimiento, el “bienser”, se educa desde la libertad y la libertad se educa desde el diálogo, desde la apertura del diálogo con los otros y sobre todo con los libros. La lectura es el ejemplo más clásico de la libertad de inteligencia, de pensamiento. Leer es libertad, nos permite salir de nosotros mismos, de nuestro entorno pequeñito, y abrirnos a un universo nuevo”, indica el filósofo Emilio Lledó, a quien ahora recurro como telonero, telonero de Fourier, de Montessori, de Morin.

El ser humano es lo que la educación hace de él. Si a ti de pequeño te meten únicamente frases hechas en la cabeza; si te introducen lo que yo llamo grumos pringosos, ya no vas a poder pensar, ya no vas a poder ser libre, ni tener un espíritu creador, ni siquiera racional…”, prosigue el pensador. Y a su lado, interviene, también preparando el terreno el profesor italiano Nuccio Ordine, autor del revelador manifiesto La utilidad de lo inútil.

Emilio Lledó: “El ser humano es lo que la educación hace de él. Si a ti de pequeño te meten únicamente frases hechas en la cabeza; si te introducen lo que yo llamo grumos pringosos, ya no vas a poder pensar, ya no vas a poder ser libre, ni tener un espíritu creador, ni siquiera racional…”

“No se va a la escuela, al instituto, a la universidad, para conseguir un diploma, una licenciatura, sino que se estudia en primer lugar para mejorar como personas. Debemos ayudar a los jóvenes a eliminar esa idea, propia de estas sociedades utilitarias, de que se estudia con el objetivo de conseguir algo material”, declara. “Los chicos deben escoger en la universidad las disciplinas que aman. Hay que evitar esa degeneración de la enseñanza dirigida a obtener resultados como única meta, olvidando que el saber debe llevar a los estudiantes a entenderse mejor a sí mismos y al mundo que les rodea, amar el bien común, a ser tolerantes, a comprender que la solidaridad es una de las cosas más importantes de la vida de un ser humano”, seguimos sus palabras, dando paso a otros dos participantes en este debate abierto: el también filósofo Santiago Alba Rico y la catedrática y académica Aurora Egido.

Actualmente, como consecuencia de las políticas privatizadoras, de la reducción de presupuestos, la educación ha quedado en manos de profesores y maestros heroicos y desautorizados que están haciendo una labor que muchas veces no tenemos en cuenta y que hay que recordar para también cambiar de políticas y de gobiernos que se preocupen de proporcionarles los medios que les podrían permitir descansar un poco de su heroísmo. No puede ser que en una sociedad el mantenimiento de la civilización repose en el heroísmo y la abnegación de unos cuantos maestros, de unos cuantos médicos, de unas cuantas enfermeras…”, seguimos la argumentación del primero, con quien coincide ampliamente Egido: “Los profesores de enseñanza media son los verdaderos héroes de nuestro tiempo, sin descontar, por supuesto, a los de la primera enseñanza, a los maestros. Ahí es donde el vacío es enorme, empezando porque la literatura se ha convertido en una “maría”, como se decía antes. La han ido denigrando cada vez más en los sucesivos programas. Se ha optado por fragmentarla, por transmitirla  a través de una serie de textos, de fragmentos, donde a pequeñas dosis se intenta suplir lo que es la lectura de una obra completa…”

Fotografía © Enrique de la Peña

Son muchos los diálogos mantenidos en “Lecturas Sumergidas” en los que los protagonistas opinan sobre la educación. Y también son muchos los libros leídos, tanto de ficción como de no ficción, que acaban transitando por la misma senda o cruzándose con ella. Oigamos, por ejemplo, lo que dice Erich Fromm, una de las referencias de esta publicación al respecto: “La educación generalmente intenta preparar al estudiante para que tenga conocimientos como posesión, que por lo general se evalúan por la cantidad de propiedad o prestigio social que probablemente tendrá más tarde (…) Las escuelas son las fábricas que producen estos paquetes de conocimientos generales, aunque usualmente afirman que intentan poner a los estudiantes en contacto con los logros más elevados del pensamiento humano (…)  En el modo de ser, el conocimiento óptimo es conocer más profundamente. En el modo de tener, consiste en poseer más conocimientos”.

Erich Fromm: “Las escuelas son las fábricas que producen estos paquetes de conocimientos generales, aunque usualmente afirman que intentan poner a los estudiantes en contacto con los logros más elevados del pensamiento humano”

Podría seguir recopilando aquí pareceres e ideas –os animo a repasar nuestro sumario–, pero mejor no extender más este prólogo y abrir las puertas a nuevas voces. Enlazando con lo anterior os digo que, muy atenta a lo que pasa a mi alrededor, inspirada por tantas reflexiones enriquecedoras, me animé a seguir indagando, desde mi posición de lectora inquieta, nunca de especialista en la materia. Y me alegró enormemente encontrar en las librerías, publicado por Errata Naturae, un ensayo con un atractivo interrogante como título: ¿Cómo educar para la libertad y la felicidad?, de Charles Fourier (1772-1837), pensador francés libertario, crítico a ultranza del capitalismo, defensor del cooperativismo y de un tipo de enseñanza absolutamente visionaria en su tiempo  e inspiradora hoy de proyectos renovadores, alternativos, como bien indican los editores en la contraportada, citando como ejemplos a Waldorf, Montessori y todo tipo de Escuelas Libres, Escuelas Democráticas y colegios públicos excepcionales que apuestan por proyectos heterodoxos.

En pocas líneas, a modo de resumen, los responsables de Errata dicen mucho acerca de todas estas experiencias que trabajan por promover nuevos valores: “educar desde la empatía, desarrollar la inteligencia emocional, favorecer en todo momento las decisiones y el libre juicio de los alumnos, adaptar a los educadores al ritmo de los pequeños y no al revés, transformar los espacios educativos para facilitar la creatividad y la interactividad entre niños de todas las edades, establecer la conciencia ecológica y el respeto de la diferencia como valores pedagógicos centrales, educar por igual el cuerpo y la mente, dedicar tanto tiempo a la supuesta “inteligencia práctica” como a la sensibilidad y la apreciación estética, y, por supuesto, sin distinción de género…”

¿De verdad todo esto es nuevo? se nos pregunta en este breve texto que, sin duda, consigue el efecto deseado: que vayamos al principio, a la fuente de la que siguen brotando muchas de las teorías educativas más avanzadas ahora mismo. La utopía de Fourier, su idea de comunidades autosuficientes (falanges o falansterios) más allá de las normas y reglas morales de la sociedad de su época, dentro de un estado al que daba el nombre de “Armonía” sigue cautivándonos y sorprendiéndonos. La educación para él es una parte esencial de esa aventura integradora. En muchas de sus líneas básicas coincide con la pedagoga italiana María Montessori, otra adelantada a su época con la que, asimismo, en muchos de sus principios está de acuerdo Edgar Morin, quien nos habla desde la más inmediata actualidad. Pero vayamos paso a paso, por partes.

CHARLES FOURIER: LA SIEMBRA DE PASIONES

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Charles Fourier

Si algo se permitió Charles Fourier fue imaginar, soñar, poner en acción su energía creativa. Os advierto que para acceder a sus teorías, a sus ideas, hay que dejar fuera los zapatos, entrar en su mundo descalzos de prejuicios, de verdades preconcebidas, y estar dispuestos a aprovechar sus indicaciones. Al leer a este hombre nos asombra que hayamos avanzado tan poco. Si sus ideas escandalizaron a la gente bienpensante de su tiempo, muchas siguen haciéndolo ahora. En un presente en el que el poder y los medios de comunicación tradicionales se afanan por imponer discursos homogéneos y en apariencia políticamente correctos –aunque en el fondo les anime el interés y les afee el cinismo– Fourier sigue siendo un provocador, un espíritu a contracorriente.

Confieso que a mí me han resultado extrañas algunas de sus propuestas y de sus terminologías; que me he movido por las páginas del ensayo entre anonadada y sumamente atraída, tanto por su contenido como por el estilo jovial, no exento de humor, de ironía, del autor. Reconozco que precisamente esa extrañeza, esa sensación de estar ante un libro agitador, ante una obra que a ratos me hacía sentir identificada y a ratos me sumía en el desconcierto, resultó ser un aliciente para seguir adelante, un estímulo añadido. Las ideas de Fourier, expresadas hace ya dos siglos, resultan desafiantes. Este ensayo que tengo entre las manos es capaz, tanto tiempo después, de abrir un debate necesario e inteligente. No se trata de creer a pies juntillas en todo lo que se expone, pero sí en tomar en consideración sus planteamientos, en tirar de su hilo para iluminar el presente e intentar mejorarlo.

Uno de los primeros consejos que recibe todo padre o madre que se decida a abrir las páginas de ¿Cómo educar para la libertad y la felicidad? es que hay que huir de inculcar a los hijos los propios deseos, de animarles a realizar lo que no pudo ser cumplido. “Los padres condenan las inclinaciones más loables si parecen alejadas de sus propios puntos de vista. De ese modo, orientan a sus hijos hacia profesiones incompatibles con su naturaleza, lo que les conduce con frecuencia al desastre tras obligarles a languidecer de mediocridad”, señala el pensador, quien, a partir de ahí, considera que los niños no deben ser sometidos a la voluntad de padres ni de preceptores; que basta con guiarlos a través de la atracción, de la pasión por aprender, para que, guiados por su propia naturaleza, por sus gustos y capacidades, alcancen los objetivos básicos de “vigor, destreza e instrucción”.

A grandes rasgos, en las escuelas de Fourier, organizadas en grupos, los más pequeños aprenden trabajos y conocimientos emulando a los de más edad. Van pasando de una escala a otra, de una cuadrilla infantil a otra, según adquieren habilidades, fomentándose entre ellos la colaboración y también una sana competencia que les conduce a avanzar mientras la función de los adultos es de mera vigilancia. No hay órdenes ni castigos; las amonestaciones proceden de sus iguales. Lo único que se precisa es “ofrecer a los niños trabajos capaces de excitar en ellos la atracción” para que nunca más haga acto de aparición la pereza o la desgana.

En las escuelas de Fourier, organizadas en grupos, los más pequeños aprenden trabajos y conocimientos emulando a los de más edad. Van pasando de una escala a otra, de una cuadrilla infantil a otra, según adquieren habilidades, fomentándose entre ellos la colaboración y también una sana competencia que les conduce a avanzar mientras la función de los adultos es de mera vigilancia.

Las manualidades, la artesanía, la agricultura, la cocina, entran en este modelo educativo en el que desde un primer momento los niños participan en el bienestar de la comunidad con sus pequeñas aportaciones al trabajo colectivo, recibiendo incluso gratificación material, “una parte de los beneficios societarios”. ¿Niños, trabajo, salario? ¿Cómo puede ser? He aquí uno de esos puntos ante los que no podemos evitar sentirnos contrariados. Pero los trabajos de los que habla Charles Fourier, las labores múltiples en huertos, jardines y talleres, nada tienen que ver con la obligación, ni con el esfuerzo, sino con el placer, incluso con el juego, con la diversión, con el gusto por participar, por compartir tareas. Hacer conservas, recoger fresas, dar de comer a los animales, limpiar los gallineros… Se trata de fomentar, de estimular,  el interés por estas actividades, que se compaginan con otras como el ejercicio físico o el ballet. No sólo una ocupación, sino muchas ocupaciones, lo más variadas posibles, convertirán a los niños en seres autónomos, adaptados a los cambios, capacitados tanto para la vida práctica como para la creativa e intelectual, que se desarrollará en etapas más avanzadas de su formación.

Hay términos (“sectas”, “pequeñas hordas”…) e imágenes en la obra de Fourier que, como os decía antes, nos llevan a sentir cierta desconfianza. Como indica el profesor y filósofo francés René Schérer en el preámbulo de la edición de errata naturae, en algunas de sus descripciones (desfiles, movimientos de grupos, niños a caballo…)resuenan ecos marciales, evocadores, en varios sentidos, de las escuelas napoleónicas, los colegios militares, las paradas gimnásticas, las juventudes hitlerianas, los pioneros soviéticos, los voluntarios iraníes, etc”. Pero “tal objeción”, nos dice,”debe abordarse de frente, pues no se trata sino de un prejuicio. Sólo si la educación armonista (o unitaria) de Fourier implicase cierto alistamiento, entonces pasaría efectivamente a prefigurar un tipo de educación totalitaria, siendo mucho menos utópica de lo que se cree (…)”

Fotografía © Enrique de la Peña

He aquí algunas de mis extrañezas. Frente a ellas la luz y el estímulo que me abren conceptos como “siembra de pasiones”, con el que se alude a lo ya señalado anteriormente, la atracción, el resorte del trabajo atrayente, como fuente fundamental del aprendizaje, así como la defensa a ultranza de la igualdad, de la eliminación de clases en el acceso a una enseñanza que ha de proporcionar los mismos medios y gratificaciones tanto a pobres como a ricos. Fourier habla de “una educación para todos” (“un monarca civilizado no podría, ni siquiera derrochando sus tesoros, proporcionar a su hijo una educación equivalente a la que la Armonía ofrecerá gratuitamente al niño más pobre”, le leemos) y aboga por librar a los jóvenes de todo temor, por alejarlos de preceptos religiosos que introducen en su vida la noción de mal, de pecado, de castigo. El Creador es visto como una figura luminosa, benéfica, que procura el bien, en esta pedagogía, mejor antipedagogía, como la denomina René Schérer, que hace saltar por los aires los resortes tradicionales y se adelanta tanto a su tiempo que algunos de sus argumentos resultan absolutamente actuales y están en el centro de debates como el feminista.

“Un monarca civilizado no podría, ni siquiera derrochando sus tesoros, proporcionar a su hijo una educación equivalente a la que la Armonía ofrecerá gratuitamente al niño más pobre”, leemos a Fourier, quien aboga por librar a los jóvenes de todo temor, por alejarlos de preceptos religiosos que introducen en su vida la noción de mal, de pecado, de castigo.

Así cuando aún no hemos superado la imagen ideal y tópica de la buena madre, nos encontramos a Fourier señalando que no todas las madres tienen que dedicarse al cuidado de sus hijos o sentirse culpables por preferir otras ocupaciones. “Hay mujeres que se creen modelos de las virtudes republicanas porque les complace cuidar a los pequeños, mujeres intolerantes que difaman y condenan a aquellas otras que, demostrando gustos diferentes, dejan a los críos para acudir a reuniones de carácter placentero”, seguimos sus palabras, entendiendo que cuando habla de reuniones placenteras se refiere a los distintos trabajos que, siempre por gusto, por elección, se desarrollan en las comunidades (falanges), donde el reparto necesario de las labores es otro de los argumentos que demuestran que, también a nivel práctico, organizativo, lo mejor no es que todas las mujeres se dediquen a lo mismo.

Resulta muy recomendable este capítulo para todas aquellas profesionales que sufren por no dedicar todo su tiempo al cuidado de sus pequeños. No es el tiempo lo que importa, sino el disfrute y la calidad de ese tiempo, el amor, los mimos, la capacidad de alentar los apetitos y pasiones de los hijos, se extrae de la lectura de Fourier, sin duda un precursor del feminismo, algo de lo que no cabe ninguna duda cuando le escuchamos decir: “Nuestros civilizados, cuando enganchan en el mismo carro a la mujer y al burro, están lejos de pensar que el creador ha destinado a la mujer a competir con el hombre en todas las funciones sociales y a funcionar como contrapeso de la influencia del hombre, siempre ruda y opresora, puesto que no se basa sino en la fuerza”. O más adelante: “El salvaje envilece a la mujer por necesidad, el bárbaro por envidia y el civilizado por equivocación. La segmentación industrial, al originar una enormidad de tareas domésticas, destina a las mujeres a las labores más insulsas, de las que son apartadas por la naturaleza”.

La Civilización, con sus normas, con sus condicionamientos, distorsiona por completo el orden natural. La Civilización no es más que “una prisión política concebida para fastidio y tormento del género humano”, señala este hombre al que no le convencían nada los dogmas de la Iglesia ni las rigideces de instituciones como el matrimonio y que se manifestó ferozmente contra los males del capitalismo. “Sin duda resulta especialmente peligroso inspirar el gusto por la riqueza en una sociedad en la que normalmente sólo puede amasarse una fortuna recurriendo al engaño”, nos dice Fourier. Y también que a los niños hay que enseñarles a “amar sin hipocresías la riqueza, pero ganándosela honradamente”.

“Sin duda resulta especialmente peligroso inspirar el gusto por la riqueza en una sociedad en la que normalmente sólo puede amasarse una fortuna recurriendo al engaño”, nos dice Fourier. Y también que a los niños hay que enseñarles a “amar sin hipocresías la riqueza, pero ganándosela honradamente”

Es, repito, absolutamente sugerente, revelador, este ensayo que da cuenta de las distintas etapas de la educación, hasta llegar a la adolescencia, con la aparición del sentimiento amoroso y el despertar sexual (aquí se introduce la figura de los jóvenes de ambos sexos que postergan ese momento en aras de la amistad y la orientación de los menores) y que desgrana los objetivos de Armonía en comparación con la educación convencional y civilizada, como la denomina Fourier.

Para finalizar, un último extracto: “El niño societario de tres o cuatro años comprenderá, en una sola lección, que Dios ha provisto para hacerlo feliz, para llevarlo a desempeñar, gracias a la atracción, veinte trabajos útiles, cuyos beneficios siempre acaba recogiendo (…) Creerá en la providencia universal de Dios porque verá su bendición recaer sobre él y sobre cuanto le rodea. Tal doctrina resultaría incomprensible para un niño civilizado que se ve oprimido, condenado al trabajo y fustigado en la escuela bajo pretexto moral, y que ve cómo a los demás niños a su alrededor les falta el pan y el vestido. ¿Cómo podría creer en una providencia benefactora o formarse de ella una idea justa?”, se planteaba Charles Fourier. Os queda mucho por descubrir. Apenas os he puesto en antecedentes.

MARÍA MONTESSORI, EL VALOR DE SER UNO MISMO

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María Montessori

Mucho más conocidas sus ideas pedagógicas que las de Charles Fourier, la pedagoga italiana María Montessori (1870-1952), cuyas escuelas siguen siendo una corriente educativa innovadora en nuestros días, coincide en muchos de sus principios con el pensador francés. También en este caso partimos de la formación del niño en libertad, identificando sus potencialidades y encauzándolas en un ambiente adecuado, con la figura del maestro en segundo plano, consciente de que su papel debe ser el de guiar a los jóvenes desde la humildad, en la construcción de sí mismos, enseñándoles a utilizar correctamente los materiales de aprendizaje y limitando sus intervenciones a lo meramente necesario.

Aunque, frente a la visión global de Fourier, la de nuestra segunda protagonista se limita al ámbito educativo, también ella creyó firmemente en la importancia de la educación para transformar las sociedades, también soñó con colectivos formados por mujeres y hombres conscientes, críticos, coherentes, comprometidos. Ahora que  se conmemora la apertura de la primera escuela Montessori en 1907 en el barrio romano de San Lorenzo, bajo la denominación de “Casa dei bambini”, la editorial Herder pone en las librerías dos volúmenes que recuperan y analizan las ideas de esta mujer inquieta, abierta a múltiples intereses y actividades: Dios y otros escritos inéditos, muy interesante para profundizar en la fe religiosa que animó todo su trayecto, y De la casa de los niños y la morada del ser, un estudio de Juan Carlos Mansur Garda, catedrático del Instituto Tecnológico Autónomo de México, que nos acerca a su aventura pedagógica.

Humanista por encima de todo, católica, pacifista y feminista, Montessori, que se procuró una formación esmerada en los campos de la filosofía y la medicina, con especial atención a la psiquiatría y la psicología, señalaba que la educación es “poner al individuo en condiciones de labrarse en la vida su propio camino”. He aquí, sin duda, una de las ideas más enriquecedoras de toda su filosofía, una base de la que tan necesitados estamos hoy, cuando las voluntades tienden a uniformarse y la disidencia se combate. Al hablar de la búsqueda del propio camino se refiere la educadora a la formación de seres capaces de vivir en plenitud, de pensar por sí mismos, de tomar decisiones propias, en base a sus convicciones, aunque muchas veces no se correspondan con las imposiciones de la sociedad, con los discursos oficiales.

Humanista por encima de todo, católica, pacifista y feminista, María Montessori, que se procuró una formación esmerada en los campos de la filosofía y la medicina, con especial atención a la psiquiatría y la psicología, señalaba que la educación es “poner al individuo en condiciones de labrarse en la vida su propio camino”

Ella misma demostró poner en práctica estos principios cuando la Italia de Mussolini, que la había alabado en un principio por la labor de sus escuelas, quiso utilizarla para promover la formación de jóvenes adictos a los principios del régimen. Entonces hubo de negarse a colaborar y optó por exiliarse. Sus centros, abiertos a la alegría, a la sana creatividad, que tanto habían hecho por el bien de los niños más pobres, fueron cerrados en 1933, y no fue hasta mucho más tarde, en 1947, cuando regresó a Italia y siguió desarrollando su labor pedagógica.

En ese “labrarse su vida propia” nos habla Montessori del valor de ser uno mismo, de la congruencia y del desarrollo de la personalidad, retos a los que la educación debe tender en un presente en el que parece que gozamos de más libertad que nunca, pero donde la toma de decisiones no resulta fácil; en un mundo cada vez más complejo y lleno de posibilidades, donde tan complicado resulta atisbar la senda a seguir, interpretar correctamente la realidad. De ahí la importancia de anclar profundamente los principios, de armarse de auténticos valores que den sentido a la vida en medio de las contradicciones inherentes al ser humano. De ahí la necesidad de seguir escuchando la voz de María Montessori cuando nos dice que la educación debe formar a seres humanos en unidad, sin dobleces, decididos, maduros y responsables de sus propios actos; cuando nos habla de apertura y generosidad hacia los otros, de la búsqueda del bien común, punto en el que, como indica el profesor Mansur Garda, “el ser humano trasciende o asume la vida material y penetra en el mundo espiritual y moral”.

Consciente de que los estudios convencionales eran “áridos, fatigosos, sin altura, con la única finalidad de ayudar a encontrar un trabajo, a pesar de todo incierto e inseguro”, la pedagoga se afanó en la tarea de imponer el ser al tener, de fomentar la creatividad y la sensibilidad, dando mucha importancia a la socialización de los niños, porque es en el contacto con los demás, con personas de distinta condición y edad, donde cada cual acaba comprendiendo y comprendiéndose. Un recorrido rápido por los conceptos básicos de su modelo de enseñanza nos lleva a asumir nociones como la de la “espontaneidad de la vida interior del niño” y nos aparta de los principios tradicionales de la obediencia, el exceso de deberes, los premios y los castigos.

Fotografía © Enrique de la Peña

Montessori se refiere a los diversos períodos sensitivos de la edad infantil y recomienda respetar los tiempos, los ritmos de aprendizaje de cada pequeño en particular, aludiendo a la construcción amorosa de su yo y del entorno, así como a la necesidad de la concentración y a la felicidad, la alegría, que surgen como resultado de la autocreación. ¿Y en cuanto al papel de los padres? Hay verbos que definen muy bien el espacio que deben ocupar: Animar, acompañar, amar, respetar… “El adulto podría realizar una especie de misión: la de ser inspirador de las acciones infantiles, un libro abierto en que el niño pudiera descubrir las directrices de sus propios movimientos y aprender todo lo necesario para obrar bien”, seguimos las palabras de Montessori.

A partir de ellas el autor del ensayo que tengo entre las manos señala la importancia del papel de la familia para desarrollar felizmente la personalidad del niño y servirle de puente en su relación con los otros, en su desarrollo en sociedad. Aquí cabe detenerse en una interesante reflexión que hace el profesor Mansur Garda sobre la dificultad para encontrar en la actualidad ideales, modelos, ejemplos adecuados para orientar la educación de los más jóvenes. “¿Qué decir del modelo de poder económico que es tan atractivo como peligroso? ¿Qué decir del hombre que vive en la irrealidad y demencia del poder, donde el éxito económico es el único motivo de su felicidad? Emparentado con éste está el modelo de poder político, donde se puede justificar cualquier medio con tal de lograr el fin último, el vasallaje de los ciudadanos y su nación”, argumenta, y se refiere también a la presión social” a la que se ven sometidos los educadorespara formar a los niños hacia alguno de estos modelos e imágenes y terminar por convertirlos en un producto “vendible” para el mercado laboral”.

“El adulto podría realizar una especie de misión: la de ser inspirador de las acciones infantiles, un libro abierto en que el niño pudiera descubrir las directrices de sus propios movimientos y aprender todo lo necesario para obrar bien”, seguimos las palabras de la pedagoga italiana.

Situar todos estos valores propios del neoliberalismo y huir de ellos en la medida de lo posible no es tarea sencilla en estos tiempos que vivimos. Se trata de retos que deben ser asumidos en familia, convirtiéndose las familias, como señala el filósofo Santiago Alba Rico, en núcleos de resistencia fundamentales, en impulsoras de las sociedades transformadas (sociedades de la empatía, de la igualdad, de los cuidados) que tantos anhelamos. Es importante dar ejemplo en el modelo educativo de María Montessori, pero siempre con prudencia, evitando la tendencia a la imitación, alentando que los niños manifiesten sus propias ideas y pareceres, aplaudiendo las iniciativas y acciones donde expresan el criterio propio, el carácter que les hace únicos e irrepetibles.

El poder de desarrollar la propia persona se debe a que somos seres libres. Hay un “secreto” en el niño que permitirá que se desarrolle y se construya de acuerdo con su vida interior y con cómo reacciona frente al medio ambiente”, ponía de manifiesto María Montessori. En el durísimo tiempo que le tocó vivir, tiempo de entreguerras, esta mujer entregada trabajó por la educación de jóvenes capaces de vivir en plenitud, dispuestos a la paz. “En una época en que la humanidad sigue sufriendo la explotación laboral, la violencia, el deterioro ecológico y la transmutación de valores, producto por un lado de la ignorancia de la gente, pero también de la proliferación de sistemas educativos que explotan y reducen todo a precio y riqueza, María Montessori ayuda a dar luz sobre cómo educar en la verdadera libertad centrada en la coherencia, la responsabilidad, el amor a la verdad y el bien, así como la dignidad y el valor de las cosas, no por cuánto cuestan, sino por ser dignas de aprecio”, señala Juan Carlos Mansur Garda. Tomemos sus palabras a modo de resumen y como puente de paso hacia Edgar Morin y su Enseñar a vivir (Manifiesto para cambiar la educación), publicado por Paidós.

EDGAR MORIN, EL COMBATE POR LA LUCIDEZ

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Edgar Morin. Créditos: Despatin&Gobeli / Opale / Ediciones Fayard

La enseñanza, la ecología, el rumbo de Europa, están en el centro de las reflexiones del veterano pensador francés Edgar Morin (París, 1921). En realidad, se trata de ramas de un mismo árbol, la preocupación por la deriva del presente. La necesidad de preparar a las jóvenes generaciones para adaptarse a vivir en sociedades cambiantes, caracterizadas por la incertidumbre, es el punto de partida de Enseñar a vivir, un ensayo, que, en este caso sí, nos sitúa en la inmediata actualidad, una actualidad que conocemos bien, pero que no siempre acabamos de comprender. “¿Se puede llevar una vida razonable en un mundo desquiciado? ¿Dónde podemos hallar la sabiduría en el seno de nuestra civilización de la desmesura?”, se pregunta quien parte de la propia experiencia para argumentar que es esencial dudar, aprender de las equivocaciones, huir en la medida de lo posible de los conocimientos parciales y reductores, no aceptar ninguna verdad como absoluta, aprender a moverse entre las múltiples opciones de una realidad compleja.

Lo que yo aporto no es una receta, sino medios para despertar y estimular las mentes en su lucha contra el error, la ilusión, la parcialidad y, sobre todo en esta época nuestra de desorientación, de dinamismos incontrolados y acelerados y de oscurecimiento del porvenir, contra errores e ilusiones que en la crisis actual de la humanidad y de las sociedades pueden ser peligrosos y tal vez mortales”, deja claro desde un principio, desde su postura de observador, pues en este caso no estamos ante un visionario como Fourier, capaz de imaginar una sociedad mejorada y de poner el modelo en práctica, ni de una pedagoga sobre el terreno como Montessori. Su perfil es el de un filósofo de la proximidad que ofrece su privilegiada, esclarecedora, visión de hombre reflexivo, de testigo privilegiado del siglo XX y de los bruscos inicios del XXI.

“¿Se puede llevar una vida razonable en un mundo desquiciado? ¿Dónde podemos hallar la sabiduría en el seno de nuestra civilización de la desmesura?”, se pregunta Edgar Morin, quien parte de la propia experiencia para argumentar que es esencial dudar, aprender de las equivocaciones, huir en la medida de lo posible de los conocimientos parciales y reductores, no aceptar ninguna verdad como absoluta, aprender a moverse entre las múltiples opciones de una realidad compleja.

Morin hace suyas las teorías de otro analista del hoy, Patrick Lagadec, sobre la actual “civilización del riesgo”, capaz de “fabricar” catástrofes económicas, políticas, ecológicas y culturales de manera sistémica”, y, a partir de ahí, nos dice que para enseñar a vivir también hay que enseñar a afrontar las incertidumbres y los riesgos. Son muy sugerentes, atractivos, los puntos de vista que nos ofrece el filósofo en esta breve e intensa obra cargada de preguntas, tras cuya lectura salimos aún más convencidos de que la buena educación es algo mucho más profundo de lo que se suele enseñar en las aulas, que su sentido está más allá del conocimiento de las distintas materias, de la superación de pruebas y exámenes.

La tendencia tecnoeconómica, cada vez más poderosa e influyente, tiende a reducir la educación a la adquisición de competencias socioprofesionales en detrimento de las competencias existenciales, que pueden regenerar la cultura e introducir temas vitales en la enseñanza”, señala el pensador, poniéndose del lado de Rousseau, quien le inspira con la propuesta de su célebre Émile: “Debemos enseñar a vivir”. “Ciertamente no hay recetas de vida”, prosigue Morin, “pero se puede enseñar a relacionar los saberes con la vida. Se puede enseñar a desarrollar lo mejor posible una cierta autonomía y, como diría Descartes, un método para conducir bien la mente, lo cual permite afrontar de una forma personal los problemas del vivir. Y se puede enseñar a cada individuo aquello que ayude a evitar las trampas que permanentemente nos tiende la vida”.

La comprensión, la solidaridad, son palabras que se repiten una y otra vez en la escuela ideal de Morin, una escuela no sólo para jóvenes; también para adultos interesados en graduarse en el buen vivir. El filósofo, que se adhiere a la vía de la sobriedad feliz propugnada por Pierre Rabhi (de quien ofrecemos otro amplio artículo en “Lecturas Sumergidas”), señala que “la palabra bienestar se ha degradado al identificarse con las comodidades materiales y las facilidades técnicas que produce nuestra civilización”; que no se trata solo del “bienestar de los sillones mullidos, del mando a distancia, de las vacaciones exóticas, del dinero siempre disponible”, que “existe una clara oposición, tantas veces señalada entre ser y tener”; que no todo es cálculo y cantidad; que no todo se paga y tiene un valor monetario; que debemos abrir una senda que tenga en cuenta valores de tipo psicológico y moral; que, más allá de la necesaria razón, la vida también requiere goce, amor, estética, pasión y un mínimo de insensatez.

Señala Morin que no se trata solo del “bienestar de los sillones mullidos, del mando a distancia, de las vacaciones exóticas, del dinero siempre disponible”, que “existe una clara oposición, tantas veces señalada entre ser y tener”; que no todo es cálculo y cantidad; que no todo se paga y tiene un valor monetario; que debemos abrir una senda que tenga en cuenta valores de tipo psicológico y moral.

La sabiduría moderna debe ser un poco loca. O mejor dicho, debe ser reemplazada por un arte de vivir continuamente renovado, continuamente inventado”, escuchamos a Morin, quien también pone de manifiesto el rechazo de las ideas de venganza y castigo; la necesidad de aprender a distanciarse de uno mismo, objetivarse, descubrirse, examinarse, criticarse y aceptar las críticas de los demás. Todo eso, del mismo modo que la introspección, la meditación, la reflexión, resulta indispensable para la comprensión propia y de los demás, “algo vital, pero que actualmente no se enseña”, nos dice.

He aquí lo que una filosofía renovada podría aportar a los alumnos desde la edad más temprana”, le seguimos. Le seguimos cuando declara: “La filosofía debe dejar de ser considerada como una asignatura para convertirse en motor y guía de la enseñanza para la vida. Debe volver a ser socrática, es decir, diálogo y debate constantes. Debe volver a ser aristotélica, es decir, “poner en ciclo” (enciclopediar) los conocimientos adquiridos y las ignorancias descubiertas por nuestra época. Debe volver a ser platónica, es decir, ha de interrogarse acerca de las apariencias de la realidad. Debe volver a ser presocrática y lucreciana, reinterrogando al mundo a la luz y la oscuridad de la cosmología moderna”.

Fotografía © Enrique de la Peña

Mostrar tanto las certidumbres como las incertidumbres de la ciencia, el carácter cambiante de las teorías científicas, es otro de los aspectos sobre los que pone el foco Edgar Morin, insistiendo en la importancia de enseñar a cultivar la duda. “La necesidad de la duda se ve incrementada en esta época nuestra, en que falsas informaciones, rumores y habladurías no sólo circulan a través del boca a oreja, sino que se propagan a una velocidad y con una amplitud inauditas por Internet. No obstante, también es preciso saber que la duda incontrolada e ilimitada se transforma en la certidumbre paranoica de que todo es falso o simplemente mentira. También hay que saber dudar de la duda”.

La buena educación debe alentar la formación de niños despiertos, de jóvenes capaces de pensar por sí mismos, de contrastar las informaciones, de reflexionar profundamente y no dejarse confundir, de no tener miedo a manifestar sus opiniones en libertad, de tomar decisiones en la medida de lo posible libres de presión, de contaminación mediática. La buena educación ahora debe partir de los principios de riesgo, incertidumbre e imprevisibilidad que definen el siglo XXI, un siglo en el que no puede haber una enseñanza que de la espalda al daño ecológico, al peligro nuclear. Edgar Morin nos habla desde el hoy, pero en muchos aspectos coincide completamente con Fourier, con Montessori. Como ellos insiste en la que debe ser la misión básica de toda educación: la autonomía y la libertad mental. Una misión donde la cultura es fundamental, y que, me atrevo a añadir, los gobernantes mediocres se afanan en obviar, porque no interesa la formación de ciudadanos capaces de desenmascarar los intereses, las mentiras, las trampas, del poder.

“La necesidad de la duda se ve incrementada en esta época nuestra, en que falsas informaciones, rumores y habladurías no sólo circulan a través del boca a oreja, sino que se propagan a una velocidad y con una amplitud inauditas por Internet. No obstante, también es preciso saber que la duda incontrolada e ilimitada se transforma en la certidumbre paranoica de que todo es falso o simplemente mentira. También hay que saber dudar de la duda”, argumenta Edgar Morin.

En política la libertad es un riesgo (…) Enunciar una idea no conforme con la convicción colectiva (la de las inteligencias engañadas o ignorantes) es un peligro. La libertad puede ser peligrosa desde el momento que contradice las verdades establecidas”, escribe el pensador, para quien el fondo de la enseñanza de la libertad consiste en “aprender a ser consciente de lo que uno elige, consciente de los peligros, de las incertidumbres, de los cambios de sentido de la acción (…), de la apuesta que entraña toda elección…”

En línea con todo lo expuesto hay una dura crítica en este manifiesto para cambiar la educación a la reducción de las humanidades en los actuales planes de estudio. Muy cercano a lo que expone el profesor italiano Nuccio Ordine en su libro La utilidad de lo inútil, Morin declara: La vulgata tecnoeconómica hoy dominante considera las humanidades como algo carente de interés o como un lujo, lo cual lleva a reducir las horas de historia, de literatura, y a eliminar las clases de filosofía por tildarlas de mera cháchara. El imperialismo de los conocimientos calculadores y cuantitativos progresa en detrimento de los conocimientos reflexivos y cualitativos”, constata, poniendo el foco en la universidad, donde se imponen cada vez más los criterios empresariales, alertando del grave peligro que todo esto supone para la cultura y haciendo un llamamiento a recuperar los puentes, las comunicaciones rotas, entre la rama científica y la humanística, que están en la base de la crisis de la enseñanza.

Son muchos los puntos de interés de este ensayo que desemboca en la visión de la crisis de civilización en la que estamos inmersos; que no elude temas tan problemáticos como la violencia en las escuelas o el conflicto de la integración entre distintas culturas, especialmente llamativo en Francia, donde hace poco estalló la polémica por la utilización del velo islámico en las aulas. La incomprensión, la insolidaridad, la falta de empatía, de diálogo… ¿Puede hoy una buena educación dar la espalda a tantos conflictos y carencias? ¿Puede dejar de lado a las humanidades, puertas de entrada necesarias para luchar contra todo esto, para fomentar la proximidad?

El filósofo apuesta por todo lo contrario. Por más humanidades. Somos muchos los que lo secundamos. Sugiere recurrir cada vez más a la literatura, a la poesía, al cine, como medios para impartir lecciones de la comprensión humana. Y también a superar los compartimentos estancos que impiden una comunicación entre las distintas disciplinas comunicación esencial para acceder a un conocimiento global, integrado de la realidad. Morin aboga por la ética del diálogo y alerta, del mismo modo que Emilio Lledó, contra el mal del sistema de evaluaciones asfixiantes, cuantitativas. En un momento el pensador nos dice que de lo que se trata es de “armar las mentes para el combate vital por la lucidez”. El camino es, pues, luchar por reformar el conocimiento, el pensamiento, la educación. “Promover algo más que una reforma, algo aún más rico que una revolución, una metamorfosis”, propone nuestro protagonista. Impliquémonos pues, desde todas los ámbitos, como educadores, como padres, como ciudadanos comprometidos, en la formación de hombres y mujeres capaces de “saber vivir, pensar, actuar en el siglo XXI”.

Fotografía © Enrique de la Peña

En este artículo se habla de los siguientes libros:

  • ¿Cómo educar para la libertad y la felicidad?, de Charles Fourier, publicado por Errata Naturae. Introducción y selección a cargo de René Schérer. Traducción: Javier Palacio Tauste.
  • De la casa de los niños a la morada del ser. Conocer a la persona a partir del pensamiento de María Montessori, de Juan Carlos Mansur Garda. Editorial Herder.
  • Enseñar a vivir. Manifiesto para cambiar la educación, de Edgar Morin, editado por Paidós. Traducido por Núria Petit Fontserè.
  • Todas las fotografías en B/N de los niños son de © Enrique de la Peña, a quien podéis seguir en blogscriptum.

Fuente: https://lecturassumergidas.com/2016/10/30/la-buena-educacion-dialogo-con-fourier-montessori-y-morin/

 

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