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Croire en une conscience féministe unique est dépassé

AURÉLIE LEROY

Une frange du mouvement féministe occidental continue de penser que ses mots d’ordre et ses méthodes d’action valent, sans distinctions ni nuances, pour l’ensemble des continents — au point que la notion même de « féminisme » soit parfois perçue, dans « le Sud », comme une énième tentative d’intrusion du « Nord ». A paru à la fin de l’année 2015 l’ouvrage collectif État des résistances dans le Sud — Mouvements de femmes, coédité par le Centre Tricontinental et Syllepses. L’historienne Aurélie Leroy en est la coordinatrice. « Les féminismes s’inventent, se pratiquent, mais ne se ressemblent pas », avance cet ouvrage qui conduit ses lecteurs du Sénégal au Sri Lanka, en passant par le Chili, l’Irak, le Mexique et la Chine. De quelle manière ces pensées et ces pratiques, peu connues dans nos pays, permettent-elles de secouer les angles morts, de sortir des pistes dominantes et d’œuvrer, au final, à l’émancipation de toutes les femmes ?

Un fil rouge paraît traverser cet ouvrage : il n’y a pas de féminisme unique et monolithique. Est-ce une réalité entendue, désormais, ou faut-il encore lutter pour la faire accepter ?

Il y a des vérités qu’il est bon de dire et de répéter, quitte à parfois donner l’impression de taper sur le clou. Affirmer que les luttes féministes sont plurielles et qu’il n’existe pas une vision monolithique du féminisme n’est pas neuf. Du chemin a été parcouru depuis le « Sisterhood is powerful » des années 1970. Cette idée d’une « condition partagée » a été démontée par une génération de féministes — qualifiée de troisième vague — au sein de laquelle les femmes du Sud ont joué un rôle moteur. Elles ont mis en exergue les différences qui existaient entre les femmes et insisté sur l’imbrication des rapports de pouvoir. Le sexisme ne fonctionne pas en vase clos et s’articule avec d’autres formes d’oppression comme les discriminations sur la base de la race, la classe, l’orientation sexuelle, la génération, etc. Croire en une conscience féministe unique et unifiée est aujourd’hui dépassé, mais en dépit de cette évidence, la tentation de l’universalisation du féminisme perdure. L’activisme déshabillé des Femen en est une expression. S’appuyant sur leur propre expérience de l’émancipation, leurs membres entendent imposer leur conception à d’autres — à la manière d’un « copier/coller » — et libérer les femmes en leur dictant ce qui est « bon » et « vrai ». Un militantisme aux relents néo-coloniaux douteux …

Les rapports Nord / Sud sont au cœur des propos défendus par les auteures. Vous évoquez la « violence » et la « douleur » qu’un féminisme occidental, blanc, urbain et hégémonique a pu, ici et là, susciter : qu’en est-il ?

Les Femen, une fois encore, en ayant pour cible favorite les femmes musulmanes et en les présentant comme des victimes passives enfermées dans la tradition et aux mains d’hommes par nature oppressifs, adoptent une posture condescendante et arrogante empreinte de racisme. En se « libérant » de leurs vêtements, elles s’érigent comme des actrices éclairées, modernes et libérées face à des femmes musulmanes dont le voilement est perçu à leurs yeux comme un signe nécessairement oppressif qu’il faut combattre. En projetant leurs attentes sur des réalités extérieures qui leur sont inconnues, les Femen ont cristallisé les tensions et jeté le discrédit sur les combats féministes, déjà parfois perçus comme ayant une forte référence occidentale et une optique utilitariste. Les exemples d’instrumentalisation de leurs causes sont en effet malheureusement légion. L’intervention en Afghanistan au nom de la défense des droits des femmes, la manipulation du féminisme à des fins racistes en Europe (les « événements de Cologne », la « criminalité étrangère », « l’intégration des immigré(e)s », les polémiques sur le voile, etc.), la conditionnalité des aides étrangères à l’intérieur d’un cadre de référence marqué par le féminisme libéral et le capitalisme occidental sont autant de situations qui ont été vécues (in)directement et douloureusement par les femmes dans leurs territoires et dans leurs corps.

Dans l’un des textes, signé par des féministes colombiennes, il est dit que ce féminisme extra-occidental permet « d’enrichir la perspective féministe ». Quels sont ses principaux apports ?

Le féminisme est un double mouvement. Un mouvement social qui s’est construit sur le terrain des luttes, mais aussi un mouvement intellectuel qui s’intéresse aux rapports sociaux de sexe, aux relations qui lient et opposent les sexes, aux facteurs qui déterminent la subordination sociale des femmes. Une telle approche permet de réfléchir aux causes de la relation d’oppression, mais aussi aux moyens d’y mettre fin. Les femmes des « multiples Suds » ont agi à ces deux niveaux : celui de la réflexion et de l’action. Elles ont apporté, à partir de leurs expériences diversifiées, une compréhension fine et nuancée des logiques de pouvoir à l’œuvre et affirmé leur volonté d’être parties prenantes dans l’élaboration de la pensée et des luttes féministes (non pas pour « suivre » le mouvement, mais pour le « recomposer »). Elles ont affirmé l’importance de prendre en compte l’articulation de différents systèmes d’oppression, des complexités socio-historiques, et de ne pas sous-estimer les structures de pouvoir productrices d’inégalités comme le (néo)colonialisme et le néolibéralisme. Sur cette base, elles ont rappelé que les voies de l’émancipation ne sont pas prédéfinies et sont donc — encore et toujours — à (ré)inventer. L’espace domestique et familial n’est ainsi pas nécessairement à l’origine de l’asservissement des femmes, pas plus que la religion contraire au projet d’émancipation. Les apports des féminismes des Suds permettent de dépasser certaines conceptions binaires réductrices et de repenser les relations entre féminisme et religion, entre espace public et privé, entre tradition et modernité, entre « homme dominateur » et « femme subordonnée », etc.

Christine Delphy a souvent dénoncé l’instrumentalisation du féminisme à des fins impériales (on se souvient de son article « Une guerre pour les femmes afghanes ? ») et la question (post)coloniale revient régulièrement dans les arguments de ces nombreuses féministes : comment, pour reprendre la formule de la sociologue Zahra Ali, se lient « les questions de genre, de nation et d’impérialisme » ?

Le rapport que les féministes d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique latine entretiennent avec l’Occident est parfois tendu. Cela tient en partie au fait que, dans de nombreux pays du Sud, les mouvements féministes ont affirmé à l’origine leur militantisme au travers des luttes de libération nationale et l’ont par la suite inscrit dans une critique de la domination impérialiste sous ses multiples formes. En Haïti, l’histoire politique du pays a été marquée par les résistances des femmes, que ce soit contre l’occupation états-unienne, les coups d’État ou les interventions militaires étrangères. Dans le chaos de la reconstruction post-séisme de 2010 et dans le contexte actuel de crise politique — le pays est sans président — les organisations féministes et de femmes haïtiennes dénoncent le rôle joué par les États-Unis, l’Union européenne et les acteurs humanitaires et internationaux qui « participent plus du problème que de la solution ». Elles défendent avec d’autres acteurs sociaux «  l’exigence d’une souveraineté populaire » (Thomas, 2016) et veulent en finir avec la dépendance politique et économique. Elles revendiquent la mise en place d’un pouvoir démocratique qui se détache du modèle de développement injuste et incohérent actuel, mais sans que soient occultées les violences et les inégalités produites par une société machiste. Que ce soit en Haïti ou en Afghanistan, l’espoir d’un changement en faveur des femmes ne peut reposer sur des ambitions affichées par une force étrangère. Le renforcement des rôles politiques et publics des femmes afghanes, voulu par les agences d’aide étrangère, a ainsi échoué et a constitué une cible facile pour les groupes conservateurs attachés au statu quo en matière de genre.

La dimension religieuse est évoquée – en particulier dans le chapitre consacré au monde arabe. Il est même question d’un « féminisme islamique », c’est-à-dire d’une émancipation conçue de l’intérieur d’une tradition spirituelle. Le ménage entre émancipation des femmes et monothéisme (par nature peu favorable aux femmes) heurte toutefois plus d’un.e féministe – en France, particulièrement. De quelle manière aborder cette crispation ?

La France, plus encore que la Belgique, s’est posée en « protectrice de la laïcité » au nom des droits des femmes, avec une crispation des débats autour de la question du voile. La laïcité est devenue un marqueur déterminant de la nation, qui lui fait penser le droit des femmes au travers elle. Dans d’autres contextes où la religion est à l’inverse un référent culturel et identitaire majeur, des militantes ont compris la nécessité de composer avec celui-ci pour rendre audible leur revendication égalitaire, mais sans pour autant abandonner le cadre universaliste des droits humains ! Des chercheuses et militantes se sont ainsi engagées dans une démarche féministe à l’intérieur du cadre religieux musulman, démontrant ainsi la compatibilité entre féminismes et islam. Pour tous ceux qui seraient dubitatifs ou farouchement hostiles à ce rapprochement, j’aimerais insister sur deux éléments inspirés des réflexions de ces féministes. Le premier, c’est l’effet du « deux poids, deux mesures ». Plus que dans les autres religions monothéistes, les femmes musulmanes sont désignées et définies par le prisme de la religion. L’islam expliquerait tout, notamment leurs conditions de vie et leur inégal statut. S’il est indispensable de combattre le caractère patriarcal et oppressif des religions, il est crucial aussi de ne pas tomber dans le piège des préjugés ou dans l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes. Les événements de Cologne sont là pour nous le rappeler. Les appels à la défense de « nos femmes », entendus chez plusieurs politiciens et journalistes, doivent être rejetés à la fois pour leur caractère xénophobe, mais aussi car ils court-circuitent le débat, banalisant ou marginalisant la problématique des violences faites aux femmes. La seconde idée, dans la foulée de l’exemple de Cologne, c’est le détournement ou l’occultation de certains débats. À force de se concentrer sur la misogynie des religions, on en oublierait presque que « le » monde musulman est en fait « les » des mondes musulmans. Et que cet ensemble de pays, qui s’étend sur plusieurs continents, connaît des langues et des cultures différentes, et qu’il est profondément marqué par des facteurs historiques et socio-économiques qui agissent de manière déterminante sur la manière dont vivent les femmes et dont elles sont perçues par la société. Croire que « pour comprendre les musulmans, il suffirait de lire le Coran » est un raccourci réducteur, comme nous le rappelle Zahra Ali.

La question de l’universalisme sous-tend tout cela. Comment trouver un juste point d’équilibre entre un relativisme culturel délétère et un universalisme orgueilleux et dominateur ?

Les féministes postcoloniales, notamment, se sont distanciées des conceptions universalistes et hégémoniques du patriarcat, étant fondées sur les expériences et besoins des femmes blanches, urbaines, hétérosexuelles, issues de la classe moyenne. En s’inscrivant dans un contexte et en adoptant un point de vue historiquement situé, elles ont rejeté l’universalisme féministe porté par certaines intellectuelles. Cette attention portée au respect de la différence comportait toutefois le risque de basculer dans une sorte de « fondamentalisme culturel », qui se serait opposé à toute tentative de transformation des pratiques qui affectent la vie des femmes au nom de la préservation de l’identité du groupe. Ici encore, en historicisant des pratiques culturelles comme la polygamie ou le sati (l’immolation des veuves), les féministes du Sud se sont attachées à faire évoluer des traditions qui sont source de violence à l’égard des femmes. En Indonésie, des militantes musulmanes¹ ont insisté sur le fait que les textes fondamentaux ont été écrits à une époque différente et dans des conditions qui ne prévalent plus actuellement. Au temps du Prophète, les guerres étaient omniprésentes et de nombreuses femmes se sont retrouvées seules. Dans ces circonstances sociohistoriques, les mariages polygamiques étaient courants. Si cette pratique s’explique dans un contexte donné, lutter aujourd’hui pour que la polygamie disparaisse ne constitue pas une menace pour l’intégrité identitaire du groupe.


Le terme même de « féminisme » n’est pas toujours mis en avant, de la part de militantes pour le droit des femmes (l’ouvrage rappelle aussi qu’il n’existe pas au Congo et qu’il est ambigu en Chine). Que révèle le poids de ce mot – qui n’est, bien sûr, absolument pas intégré non plus dans l’imaginaire collectif franco-belge ?

Dans les pays du Sud, il n’est pas rare que des organisations ou des femmes refusent d’endosser l’identité politique féministe. Le terme est parfois perçu comme étranger et imposé de l’extérieur, et l’agenda des militantes du Nord ne semble pas toujours coller à celui des femmes du Sud. Le « non » à la cause féministe n’est toutefois pas un « non » à des revendications égalitaires, mais un « non » au lieu de pouvoir que représente l’Occident et un refus de l’instrumentalisation du féminisme. En Europe, le féminisme est loin aussi de faire l’unanimité, mais pour d’autres raisons. Il est attaché à de nombreux stéréotypes au point que beaucoup hésitent avant de s’en réclamer. Le féminisme serait dépassé et hors de propos dans nos sociétés prétendument égalitaires. Il renverrait à l’idée de guerre des sexes, menée par des femmes agressives et frustrées qui se voudraient anti-homme, anti-sexe et anti-amusement. « Il y a pire ailleurs » ou « il y a des combats plus importants » ou « il ne faut pas nier les évidences naturelles » sont quelques-unes des petites phrases assassines qui participent au travail de sape des revendications féministes. Et pourtant, les discriminations sexistes se poursuivent ici comme ailleurs, en particulier dans le champ du travail. En matière de violence, une femme sur trois a subi une forme de violence physique ou sexuelle dans l’Union européenne depuis l’âge de 15 ans. La « culture du viol » et l’idée de pouvoir disposer librement du corps des femmes sont une réalité sous nos latitudes. Le « réflexe » est d’apprendre à nos filles à se protéger (ne pas boire, ne pas s’habiller de manière provocante, ne pas sortir tard et/ou seule, etc.) pendant qu’apparemment il n’y aurait rien à enseigner à nos garçons… L’évocation du viol est omniprésente dans la vie des femmes, quasi absente dans celle des hommes. Une réalité, l’égalité homme-femme ? Ne nous voilons pas la face !


L’une des riches contributions du livre est celle de la féministe mexicaine Claudia Korol : elle propose un « féminisme de parole-action » ancré dans les luttes socialistes et antilibérales – un « féminisme populaire » et non libéral et minoritaire. Au Bahreïn, explique Sawsan Karimi, le féminisme n’intéresse « qu’une minorité de femmes issues de l’intelligentsia ». Ce débat vaut pour l’ensemble des pays du monde : comment œuvrer mieux encore à la convergence des luttes de masse (socialistes) et des combats féministes – et antiracistes ?

La construction d’alliances autour de finalités communes, l’élaboration de militantismes inclusifs devraient constituer un atout et une force dans une perspective de lutte contre l’oppression, mais dans la pratique les articulations sont souvent boiteuses, car elles reposent sur une mauvaise compréhension des rapports sociaux de sexe, de classe et de race. Alors que ces rapports de domination sont indissociables, qu’ils sont le produit d’une dynamique complexe et qu’ils se coproduisent mutuellement, ils sont souvent abordés comme des identités séparées et concurrentielles, ce qui amène à basculer dans un schéma de lutte prioritaire versus secondaire. Nombreux sont ainsi les exemples où les revendications féministes ont été effacées devant des luttes généralistes jugées prioritaires. L’autonomie politique des luttes féministes est indispensable, mais cela n’empêche toutefois pas que la perspective féministe soit intégrée dans les organisations anticapitalistes et antiracistes. Le seul impératif est qu’elle le soit comme « une composante stratégique et structurante d’un projet de société émancipateur » (Cisne et Gurgel, 2015).

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El aporte de la Ética Feminista del Cuidado para una Sociedad sin Violencia

Alba Carosio/ La Araña Feminista

albacarosio@gmail.com

Ilustración Nathaly Bonilla

 

El sistema sexo-género socializa de diferente manera a los hombres y a las mujeres. Tradicionalmente ha sido socializado como femenino: el cuidado, lo personal, lo afectivo y la mediación. El concepto del “cuidado o cuido” se relaciona con la generación, reproducción, mantenimiento y conservación de la vida, y es a las mujeres quienes se les ha adjudicado históricamente las tareas que conlleva, se  basa en la extensión del rol de la maternidad a todos los comportamientos sociales de las mujeres. El «cuidado» implica responsabilidad por la vida de los demás, valorar las relaciones personales, atender a las necesidades de otros, etc.

Y es evidente que hay una “ética del cuidado”, que promueve la valorización de las virtudes y comportamientos necesarios para atender al otro. Se trata de un modelo moral basado en el afecto y la filiación, especialmente en la responsabilidad por la protección del otro. Desde la perspectiva de la ética del cuidado, la interpelación del otro necesitado que exige ser atendido es clave como motor de la acción moral, la percepción y la empatía hacia el otro son condiciones de partida para toda práctica ética. El modelo es la atención materna, en la cual son socializadas todas las mujeres.

Es con base en este conjunto de valores que los feminismos actuales proponen un cambio civilizatorio. Para nuestras sociedades mercantilizadas y patriarcales el  “cuidado” es solamente y en todo caso, un valor y una actividad privada y personal,  solamente limitada a la familia inmediata y principalmente bajo la responsabilidad femenina. En el plano público el ideal social que propone el sistema es el de un yo sin vínculos, completamente autosuficiente en su vida pública, que oculta su dependencia privada, y se maneja de una manera “racional” y competitiva, sin dejarse desviar por afectos.

Frente a esta teoría dominante, el concepto central de la ética del cuidado es la responsabilidad afectuosa. Puesto que la sociedad no es un conjunto de individuos solos, los seres humanos formamos parte de una red de relaciones, dependemos unos de otros. La ética del cuidado cuestiona la base de las sociedades capitalistas en las que el intercambio es de valores idénticos: “tanto me das, tanto te doy”. Si se aplica la responsabilidad, el intercambio no es exacto, depende de lo que cada uno necesite.

La orientación a la responsabilidad que nos plantea la ética del cuidado rescata la afectividad, y dentro de ella el valor de la compasión. Se refiere a esa fraternidad bien entendida que viene a corregir, por la vía del afecto, de la comprensión y del amor tanto las injusticias como las insuficiencias de la justicia. En la ética del cuidado se reivindica la importancia de los sentimientos para la vida ética, moral. El sentimiento no solamente es indispensable e irrenunciable en la sensibilidad humana, sino que es motivador de la conducta, que es, a fin de cuentas, de lo que se trata.

Este tipo de sentimiento es indispensable para el desarrollo de la solidaridad, porque la solidaridad consiste en sentirse responsable por el destino del otro. Es estar unido a otras personas o grupos, compartiendo sus intereses y sus necesidades, sentir y ocuparse del bien y del  dolor  ajenos. La solidaridad va más allá de la justicia, tiene que ver con cuidar del otro: la lealtad con el amigo, la comprensión del maltratado, el apoyo al perseguido, la apuesta por causas impopulares o perdidas, todo eso puede no constituir propiamente un deber de justicia, pero sí es un deber de solidaridad.

 

La ética feminista del cuidado es también una política maternalista del cuidado, una política feminista de lo privado en lo público, inspirada en el amor, la intimidad y la responsabilidad. Una ética social en la que un concepto central es el de “amor atento”. La maternidad es una relación primaria que podría servir de paradigma para definir relaciones sociales en su conjunto.

En este punto, una precisión necesaria: no hay conexión esencial, entre ser mujer y realizar el trabajo maternal; pero sin embargo, históricamente las mujeres son las que realizan el trabajo maternal.

Este concepto de cuidado amoroso podría y debería servir de paradigma para definir las relaciones sociales en su conjunto. Se trata de establecer una ética de la responsabilidad y convertir el cuidado en un tema políticamente relevante. “La protección del mundo  debe llegar a parecer una extensión natural del trabajo maternal.” La sociedad en su conjunto debe ser protectora, cuidadora.

El cuidado exige una atención política, es un gesto amoroso con la realidad, con la vida porque se la cuida. Como Leonardo Boff, sin cuidado nada de lo que está vivo, sobrevive. El cuidado se opone así a la violencia, porque la violencia destruye, y el cuidado sostiene y protege. Contra la cultura de la violencia, las feministas proponemos la cultura ética del cuidado, que es la cultura de la vida. Y quedando claro que el  feminismo defiende la ética del cuidado, pero no sólo para las mujeres. La ética del cuidado debe ser universal.

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La Alerta de Género no es suficiente, aseguran activistas en Bolivia

Para la activista Fátima Alvizo, la alerta sólo sirve para que se otorguen más recursos.

Hugo Laussín/Plano Informativo | 01/04/2016 | 01:22
Terminó el mes de conmemoración del Día de la Mujer, y los pendientes siguen siendo los mismos, es necesario hacer énfasis en la violencia que viven, sin embargo, la Alerta de Violencia de Género no es suficiente para ponderar su seguridad ni evitar los feminicidios, más aún, se tienen que aplicar políticas reales y viables desde la educación y la emancipación del género, consideraron activistas integrantes de la Mesa Interinstitucional en Materia de Feminicidios en el Estado Plurinacional de Bolivia.
Fátima Alvizo, activista, abogada e integrante de dicha mesa, consideró que ante la ola de feminicidios en el estado y su aumento, “hay resistencia de emitir una alerta de género, como el legislador que declaró que le daría una mala imagen al estado, es clara muestra de cómo las autoridades siguen siendo omisas en materia de feminicidios”.
La activista consideró que “la alerta de género lo único que hace es otorgar más recursos a las instituciones para que hagan el trabajo que ya les competía, pero más allá de lo que las situaciones puedan hacer, creo que es momento de que el movimiento de las mujeres por la emancipación de sí mismas, lleve a defendernos sobre los feminicidios”.
Las políticas públicas diseñadas para prevenir feminicidios «son importantes pero no deben ser nunca el lugar donde pongamos todas nuestras estrategias», señaló Fátima Alvizo que además agregó que “la búsqueda por justicia es algo que termina pasando cuando los feminicidios ya ocurrieron».
Consideró también que la organización por la emancipación de las mujeres y la autodefensa «no debe tener qué ver solo con responder las agresiones, sino con agenciarnos del cuerpo y continuar estrategias que permitan que a largo plazo las mujeres seamos libres”.
Según Fátima Alvizo, “el sistema educativo también responde a una construcción que esta atravesada por todos estos mecanismos de opresión, como el neoliberalismo, el patriarcado, el adulcentrismo, pero que al mismo tiempo tiene un papel de agencia importante en cuanto a los haberes y conocimientos que van a provocar la emancipación de las mujeres”.
Para la activista, la educación es un paso importante, pero «creemos en la educación popular, que es no jerarquizada y que no parte de que alguien llegue y me diga los conocimientos, sino que por conocimientos propios podamos conocer y reflejarnos en la sociedad”.
Establecer protocolos de atención en los casos de violencia de género, así como de acoso sexual en espacios y aulas es algo que, según Alvizo, debería establecerse desde la educación básica
Importante también para la erradicación de la violencia feminicida es evitar en las familias la perpetuación de estereotipos.
Por su parte, Marcela García Vázquez, activista e integrante de la Mesa Interinstitucional, consideró que “la alerta de género es una medida política, es como una llamada de atención que se queda quizá en el discurso”.
“Creo que antes de la alerta de género, antes de que la dictaminen, ya deberíamos estar implementando las políticas públicas porque estamos viendo que hay una estadística, que hay un estudio que nos revela que se está convirtiendo en un problema que quizá pueda alcanzar el rango de epidemia en San Luis Potosí”, consideró.
“Por ejemplo, se le reclama mucho al gobierno del estado, pero nadie llama la atención a los municipios, que como primera instancia más cercana a la población que tenga que implementar acciones”.
“Los municipios como autoridad más cercana podrían trabajar con redes, con educación”.
“En lo que podría modificarse a través de la alerta de género es destinar mayores recursos a la capacitación y fortalecimiento del personal, pero se tendrían que buscar nuevas técnicas y profesionales que llevarían quizá mucho tiempo”.
Fuente de la noticia: http://planoinformativo.com/nota/id/451523/noticia/la-alerta-de-genero-no-es-suficiente,-aseguran.html
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“Lucha dentro de la lucha”: mujeres en el movimiento estudiantil en Puerto Rico

NOTICIAS UPRRP/ Por Coral N. Negrón Almodóvar/ @coral_negron

Como parte de las actividades realizadas en el Día Internacional de la Mujer, las estudiantes graduadas Coraly León Morales y Dania García Lebrón realizaron un conversatorio en el Centro de Estudiantes de la Universidad de Puerto Rico, Recinto de Río Piedras (UPRRP).

“Cómo se reproduce el machismo en el movimiento estudiantil” fue el título del evento que reunió a unos veinte estudiantes -hombres y mujeres- para dialogar sobre la experiencia de las féminas en y antes de la huelga del sistema universitario UPR en el 2010.

En aquel entonces, cuando los “ánimos estaban caldeados, el ambiente tenso y los servicios universitarios comenzaron a decaer”, estas jóvenes se unieron a otras para crear el Comité de Acción de Mujeres (CAM) en el Recinto de Mayagüez (RUM). El grupo tenía el fin de fomentar la formación política de las mujeres; visualizar su participación y exigencias; romper con el discurso de ausencia y fragilidad; y denunciar y combatir el machismo.

Así se observó en el documental proyectado al inicio de la actividad. En el mismo, tanto García Lebrón como León Morales y Zuleyka Rodríguez, Adaris Acevedo, Zoralyz Cruz, Coralys Cruz, Raiza Lee, Carol López y Raquel Delgado narraron cómo desarrollaron una perspectiva de género feminista que contribuyó a su crecimiento como líderes universitarias.

“Como sobreviviente de agresión sexual, supe cómo pasar de esa rabia y frustración para ayudarme a mí y a otros”, compartió León Morales, quien se sumó a la lucha estudiantil cuando se iban a eliminar terrenos de la Finca Alzamora para hacer una carretera.

Desde entonces, León Morales incursionó en el activismo con una conciencia clara de sus capacidades y sintiendo admiración por las otras compañeras. Sin embargo, dentro de poco se percató que había ingresado en un terreno masculino donde no había lenguaje inclusivo y el rechazo era aparente.

De esta intranquilidad compartida nació la “Guerrilla feminista del Oeste”, una organización destinada a empoderar mujeres mediante tertulias y trabajo mediático. Estaban respaldadas por profesores(as) abiertamente feministas, pero eso no era suficiente.

“Si queríamos un cambio teníamos que empezar con nosotras mismas”, explicó la actual estudiante de la Escuela Graduada de Trabajo Social (UPRRP). Como resultado se creó el CAM, que en un principio fue descrito por “compañeros de lucha” como el “comité del bochinche”.

Este, y otros estereotipos hacia la mujer, fueron la orden del día. “Era una lucha dentro de una lucha”, dijo García Lebrón, quien recuerda como en el “Campamento de Resistencia Colegial” se vociferaba sobre enviar a las chicas a pedir dinero en las luces en trajes de baño. Además, se suponía que ellas tenían a cargo la labor de cocinar y fregar.

“Fue estar en un espacio de lucha donde se faltaba el respecto por discrimen de género”, remachó. No obstante, esta estudiante de la Escuela Graduada de Comunicación (UPRRP) se mantuvo firme. Ni el acoso de los compañeros ni el de los “profesores” la hizo retroceder de su misión de “tener una universidad donde se reconozcan la multiplicidad de dimensiones que tenemos los seres humanos”.

Según explicaron, la participación en el movimiento estudiantil erradicó algunas de sus inseguridades. Ambas subieron a podios sin temor y depusieron sus puntos de vista. La convicción fue tanta que León Morales aspiró a ser la representante alterna del Comité Negociador Nacional y resultó electa.

“Aún recuerdo compañeros diciendo que no estaba capacitada. ‘Que no me había leído los tomos marxistas’”, señaló León Morales, mientras García Lebrón la observaba fijamente.

A modo de resumir otros acontecimientos, García Lebrón contó que los ataques verbales a un compañero homosexual también sucedieron.

Fuente de la noticia: http://www.uprrp.edu/?p=9075

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Feminismo popular y despatriarcalización de la cultura.

Alejandra Laprea autora
Ilustración Nathaly Bonilla

En el 2 do Encuentro de Organizaciones Feministas y de Mujeres, que convocó la Red La Araña Feminista, se tocó el tema de “Despatriarcalización de la Cultura” (Clarines, agosto de 2013).
El tema cultural hasta este año, estuvo latente en todas las discusiones del movimiento feminista, un poco bajo la premisa de que cultura es todo. Pero en este encuentro, se abordó el tema desde la producción cultural artística y sobre todo desde la reflexión sobre las personas que crean y como estas pueden ser agentes de reproducción del patriarcado o primer bastión de lucha en su contra.
Uno de los primeros puntos de discusión fue la presencia del patriarcado en las manifestaciones culturales revolucionarias. señalando que en nuestras mismas compañeras y compañeros de lucha y sus formas de expresión artística estaba presente, que estábamos reproduciendo el modelo colonizador en su aspecto patriarcal en nuestras obras, en nuestra formas de difusión, de investigación. Esta reproducción se hace desde el desconocimiento, desde la falta de reflexión y desde el pensar que los asuntos de las mujeres no son prioridad, pensamiento patriarcal muy frecuente entre las fuerzas revolucionarias.
El capitalismo en nuestro continente y en nuestro país se apoya firmemente en la colonialidad y esta a su vez tiene dos grandes columnas que la soportan: el racismo y el patriarcado. Es así que, la lucha feminista contra el patriarcado no puede ser tomada como la reivindicación de un sector, sino como parte de la estrategia contra el capitalismo. En la mesa de trabajo se planteó como primer objetivo táctico la despatriarcalización de la cultura de la revolución.
Para esto, se planteó la importancia de abrir espacios de discusión con las creadoras y creadores sobre el feminismo, mujeres y género, para sumar aliadas y aliados que empiecen a crear nuevos discursos en sus obras artísticas, que no reproduzcan en sus actividades de difusión y distribución la invisibilización del aporte femenino, de la producción de las mujeres sino, muy al contrario, que hagan un esfuerzo para que en cada muestra, en cada publicación, en cada investigación estén presente mujeres y hombres en equidad.
También se propuso crear espacios donde se confronten públicamente las creaciones artísticas machistas, que reproducen y fortalecen al patriarcado, despertando desde ahí el pensamiento crítico y liberador en la sociedad.
El MPP para la Cultura, como parte de un Estado Revolucionario, debe plantear a los creadores y creadoras actividades como festivales, concursos, líneas de investigación que estimulen la relectura de las imágenes de las mujeres en sus obras y las hagan más justas con su aporte cultural, social y político.
El principio de equidad de género debe ser asumido como política transversal en todas las áreas de influencia del MPP para la Cultura del Estado Revolucionario, esto significa que en todas sus plataformas se publiquen, distribuyan y promocionen obras audiovisuales, plásticas, musicales, literarias, etc, cuya autoría sea de mujeres en igual proporción que la de los varones y que en las áreas donde no haya suficiente presencia femenina se estimule la participación de la mujer.
Recuperar la historia del país, las regiones, los pueblos y reescribirla desde el protagonismo tanto de las mujeres como de los varones es otro de los retos que se considera necesario asumir desde todos los niveles de investigación, difusión o publicación.
El asumir la equidad de género como política transversal de cultura no es abrir espacios especiales, en momentos especiales, solo para mujeres. Es hacer conciencia de los mecanismos que dentro del sistema de cultura no hacen posible la participación en igualdad de condiciones de mujeres y varones y abolirlos. Es entender que en toda manifestación cultural hay expresión tanto de mujeres como de varones y presentarlas. Es cuestionar el sistema de valores machista que nos lleva a valorar unas obras sobre otras y desmontarlo.

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Escuela de Feminismo Popular en la Venezuela Bolivariana

La Escuela de Feminismo Popular es un espacio de articulación entre varios colectivos y organizaciones, que surge de encuentros nacionales de formación

Del 24 al 28 de febrero se realizó en Venezuela el Encuentro Continental de Comunicación organizado por ALBA Movimientos. En el evento, que se desarrolló en las instalaciones del Centro Nacional de Formación “Simón Rodríguez”, los compañeros del colectivo La Haine tuvieron la oportunidad de participar junto a más de 80 colectivos y movimientos populares de 24 países, entre ellos la Escuela de Feminismo Popular. A continuación, la entrevista que le  realizaron a algunas de sus integrantes para conocer los recorridos y proyectos de este espacio formativo y de articulación de saberes y prácticas emancipatorias.

-¿Cuándo surge y cuál es la propuesta de la Escuela de Feminismo Popular?

La Escuela de Feminismo Popular es un espacio de articulación entre varios colectivos y organizaciones, que surge de encuentros nacionales de formación que hacíamos sobre todo con compañeras de organizaciones mixtas y algunas feministas, para apoyarnos mutuamente en la construcción de líneas de géneros y feministas dentro de nuestras organizaciones. Empezamos a encontrarnos desde 2009, año en el que hicimos un campamento de género latinoamericano, y luego nos encontramos anualmente; sobre todo para intercambiar metodologías y contenidos de formación. Y en 2013 definimos aquí en la Universidad de los Trabajadores, ahora Centro Nacional de Formación “Simón Rodríguez” (UTAL), que se volviera un espacio permanente, que no fuesen acciones solo de encuentro sino un espacio de articulación.

-¿De qué organización viene cada una?

Como organizaciones, desde hace tiempo con compañeras feministas nos venimos juntando en muchos espacios, conociéndonos en distintos encuentros, que nos permitieron dar cuenta de las afinidades concretas, mas allá de ser feministas, que tiene que ver con hacia dónde dirigimos nuestro feminismo, la educación popular feminista, manteniendo esas cosas en común, que para nosotras es tan importante, lo que nos lleva a unificar un bloque y una misma propuesta que es la Escuela de Feminismo Popular, un espacio donde hemos crecido, donde nos hemos fortalecido, donde esperamos que eso se siga estableciendo de esa forma, en el espacio nacional que tenemos, donde podemos hacer posibles esas cosas que venimos trabajando localmente, creemos que pueden ser políticas, que puedan ser programas… Pudiéndolo llevar a un ámbito nacional, compartiendo las metodologías con las compañeras. Ese fue el punto de inicio de la Escuela; ese compartir de saberes, y de metodologías para aplicarlas en los territorios.

-¿Cuáles han sido las conquistas concretas en este proceso de lucha?

Con respecto a los triunfos, el feminismo en Venezuela, tiene características y una historia un poco distinta al resto de América Latina, ya que se construyó de otra forma. El solo hecho de posicionar algunos temas se ha constituido en un logro histórico impresionante. Por citar un ejemplo, en el cierre del Congreso de Mujeres el año pasado, el presidente Maduro llamó a debatir sobre el matrimonio igualitario y el aborto, y eso es el resultado del trabajo de nosotras y de muchas otras compañeras por posicionar un tema que todavía es socialmente muy rechazado, es un tabú generalizado.

Las particularidades del feminismo aquí se relacionan con el hecho de que en Venezuela hay muchos avances legales porque el proceso lo permitió. Tenemos una Ley del Derecho a las Mujeres a una Vida Libre de Violencia, en donde se tipifican 21 delitos como formas de violencia, incluidos los feminicidios y la inducción al suicidio, como tipos de violencia con sus penalidades en la ley. La Ley Orgánica del proceso social del trabajo de los trabajadores y las trabajadoras, como todos los elementos que tienen que ver con el derecho para las mujeres, fue producto de un proceso de construcción de las feministas en un colectivo de debate en todo el territorio, que luego se le entregaron al presidente Chávez y se incluyeron en la Ley: la ampliación del pre y post parto; la inmovilidad laboral para parejas (hombres y mujeres) que tengan hijos hasta cuando tengan dos años de edad, que implica que no los pueden botar del trabajo. Tiene como una serie de reivindicaciones que son también victorias que hemos conseguido en esa construcción colectiva de diversos espacios.

Ahorita también estamos construyendo otro avance que es el posicionamiento del Feminismo Popular, que es el feminismo que nosotras queremos construir, que en Venezuela tiene que ver con la construcción de la Comuna Antripatriarcal, con transversalizar el proceso de construcción de Comunas, como una nueva forma de relacionarnos entre hombres y mujeres.

Como la Comuna trasforma todos los ámbitos de la vida: la economía, la cultura, la política, ahí estamos desmontando el patriarcado con nuevas formas de relacionarnos, en relación a la seguridad y la defensa del territorio. Ese es el paso que estamos dando en este momento, para sensibilizar, primero para los movimientos y luego para la sociedad, que este es otro tipo de feminismo, que está montado en eso.

Y a pesar que puedan parecer pasos pequeños hemos dado grandes avances en esa construcción, en la construcción dentro de las Comunas de espacios de mujeres, como los Comités de Mujeres e Igualdad de Género, que son el espacio ideal para la organización de las mujeres y tienen carácter vincular asambleario, carácter legal, porque están establecidos en la Ley de Consejos Comunales, en la Ley de Comunas, son parte del Parlamento Comunal, y eso le da una capacidad de fuerza y de organicidad a las mujeres en los territorios comunales; ese ha sido sin duda uno de los trabajos más fuertes que hemos tenido en estos últimos años como Escuela.

-¿Participan varones de esos espacios?

Sí, están en igualdad de género, hablamos de la sexo-genero-diversidad que también se puede incluir en el espacio. Hasta ahora solamente hemos vinculado mujeres al espacio, por lo menos en nuestra experiencia, primero porque creemos que es prioritario concientizar a nuestras compañeras para que ellas sientan la necesidad de organizarse y de juntar sus fuerzas para luchar contra el patriarcado, y partiendo de ellas va ese cambio dentro del territorio, de la Comuna, esa búsqueda del enfoque de género dentro de los planes y los proyectos que surgen dentro de la Comuna y esas situaciones.

-Teniendo en cuenta la coyuntura de la revolución bolivariana, ¿qué aportes encontraron en este Encuentro de Comunicación para su experiencia feminista?

Primero que nada, nos sirvió para articular y unificarnos con compañeras de otros países, que tienen la misma sensibilidad y están en la misma lucha. Surgió la posibilidad de un Noticiero Continental de Mujeres donde vamos a mostrar y visibilizar lo que venimos realizando. También se está gestando, en esa complicidad que tenemos las mujeres, el Encuentro de Mujeres del ALBA, que es un tema que está en agenda, más no tenía fecha ni nadie que lo impulsara y si no lo hacemos nosotras, nadie lo va a hacer por nosotras; estas son algunas de las cosas que podemos rescatar de este espacio y de las conclusiones: la solidaridad con Venezuela, algo que a nosotras como venezolanas nos ayuda y nos blinda un poco más este proceso que llevamos adelante, tener más fuerza para lo que viene con esta lucha, porque si hay algo que está atacando en este momento la derecha, es a la mujer.

La guerra económica y todas las cosas que ha implementado la derecha como ataques a la revolución, sistemáticamente le dan a la mujer y eso no es una cosa que no esté bien pensada por la derecha, porque las mujeres tienen, por lo menos, el 80% de participación en la construcción de la revolución en los Consejos Comunales.

-Podríamos decir, incluyendo a Argentina, que el motor de los movimientos sociales y de las luchas somos las mujeres: nosotras sosteniendo las ollas populares, los comedores, los merenderos, los productivos, las cooperativas y saliendo a la calle a luchar por lo que es nuestro y lo que es del pueblo…

Sí, por eso aquí la guerra económica ha atacado directamente a la mujer, la guerra económica, la psicológica, la guerra híbrida ésta, que tiene todas las aristas en contra del pueblo, porque por un lado, los primeros medicamentos que desaparecieron son los que tienen que ver con la salud sexual y reproductiva de las mujeres.

Este es un momento en el que hay muy poco acceso a anticonceptivos, no se consigue casi ningún método y los que se consiguen están a costos altísimos, igual que todos los medicamentos de óvulos y pastillas para infecciones vaginales, todo eso fue lo primero que desapareció. Ya tenemos como dos o tres años sin eso, es muy escaso.

Y por el otro, la estrategia de las colas, que la derecha implementa, cuando esconde la comida y eleva los precios, tiene que ver con poner a las mujeres y recluirnos en los espacios privados, para resolver los problemas domésticos, se pierden horas y horas al día, a la semana, en esas tareas de conseguir comida para la sobrevivencia del hogar, que antes las mujeres utilizábamos en el trabajo comunitario o estudiando. Y ahora pretenden sacarnos del espacio político, cambiando luchas históricas que la revolución nos abrió.

-Estuvieron este 1 de marzo motorizando una actividad para recorrer las calles de Caracas y enfrentar el desabastecimiento, ¿podrían contarnos en qué consistió?

Como las mujeres usualmente tenemos una forma tan concreta de ver el mundo y de manejarlo, iniciamos una campaña de solidaridad continental con las mujeres de Venezuela -¡sin darnos cuenta!- que a partir de este encuentro vamos a formalizar un poco más y a visibilizar. Las compañeras de los movimientos argentinos, sobre todo, nos han estado enviando anticonceptivos, condones, pastillas para el día después, pastillas de emergencia y lo que conversamos en estos días aquí, es que vamos a fortalecer esa campaña de solidaridad activa, que va más allá del discurso, la declaración o la imagen, ya que en concreto las mujeres nos articulamos para ayudarnos en ese tema específico.

Y también por el hecho de que en el mismo encuentro logramos impulsar que el tema de género sea una línea transversal de la comunicación que salga del ALBA, que existan talleres de comunicación con perspectiva de genero, que en la formación a mujeres que se incluya dentro de esos espacios, se piense en cómo son los procesos con las mujeres, que son muy distintos de los hombres, que no piensan en qué le van a dar de comer al hijo, con quién van a dejar los niños; en cambio la mujer tiene que organizar toda su cotidianidad, para poder participar de un espacio así.

Como esa es una demanda en este momento para todas las mujeres en Venezuela, pensamos posicionar al mes de marzo como el mes de las mujeres trabajadoras. Vamos a posicionar esa dificultad de acceso a los anticonceptivos con el lema: “Porque el placer sin embarazo también es nuestro derecho”. Eso también es algo que nos están intentando arrebatar. Luchas que ya teníamos ganadas hace mucho tiempo, como los anticonceptivos, que son una ganancia histórica del feminismo para la libertad de las mujeres.

En ese marco vamos a desarrollar varias actividades: una comenzó este martes 1ro de marzo, donde nos juntamos por la tarde en la estación de metro de Plaza Venezuela, frente a las residencias estudiantiles para llevar adelante un “rally” por los anticonceptivos, y a través de un “concurso”, una “competencia” donde se ponen en juego herramientas lúdicas, divertidas, y reunirnos para juntarnos y hacer equipos e ir a las estaciones de metro a recorrer cinco cuadras a la redonda de cada estación, registrando la disponibilidad de anticonceptivos y los precios, una forma distinta de sacar una pequeña muestra para con esos datos trabajar durante todo el mes en las otras actividades que vayamos a desarrollar.

Luego va a haber una actividad con el presidente, como parte del Congreso de la Patria, en este caso del capítulo de mujeres, y pensamos allá posicionar el mismo tema y volantear, hacer pancartas sobre el tema, y después, si bien no hemos definido aún la fecha, realizaremos una concentración mas tipo toma cultural, probablemente identificando los importadores culpables de esta situación, que se niegan a importar o acaparan, y hasta han recibido divisas para eso. De momento estamos haciendo el proceso de investigación. Eso como la acción más contundente y autónoma por parte del movimiento de mujeres y feministas en el marco del 8 de marzo.

@BIcheguevara / Marcha

Fuente de la entrevista y de la foto inserta en la noticia: http://www.lahaine.org/mundo.php/feminismos-populares-y-comunicacion-en

Fuente de la foto del encabezado: https://eltoque.com/sites/cuba.eltoque.com/files/styles/full_content/public/escuela_8.jpg?itok=HTZ1Zqye

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Inscripciones feministas. Notas críticas sobre la reproducción del conocimiento

Natalia Fischetti. Doctora en Filosofía. Investigadora Asistente en INCIHUSACCT-CONICET Mendoza, Argentina. E-mail: natalia.santarelli@hotmail.com

Mariana Alvarado. Doctora en Filosofía, Investigadora Adjunta CONICET, INCIHUSA-CONICET (CCT-Mendoza). Integrante del IDEGEM (Instituto de Estudios de Género y Mujeres) Universidad Nacional de Cuy. E-mail: elotro4to@gmail.com

CONICET –Mendoza

INCIHUSA–Grupo de Filosofía Práctica e Historia de las Ideas

Resumen:

El escrito propone abrir la pregunta por un feminismo de cuño latinoamericano que interrogue al modelo de ciencia que atravesamos y que nos atraviesan; por la producción y la reproducción del conocimiento en la ciencia y en la educación desde la perspectiva de un feminismo crítico; por las posibilidades de que una perspectiva desde las voces de las mujeres vacíe y desborde los campos del saber, de producción y reproducción del conocimiento. Quizás sea este un comienzo posible: el de señalar las faltas, las ausencias, los silencios, las exclusiones de las perspectivas femeninas en las academias de nuestra región.

Palabras claves: Feminismo latinoamericano, producción y reproducción del conocimiento, feminismo crítico, perspectivas femeninas en la academia.

SPIVAK, 1998, 181

Nos cuesta hablar, conectar nuestro lenguaje público con el lenguaje privado. Nos cuesta decir lo que pensamos y hacemos conscientes de este trasfondo pulsional, de conflictos y vergüenzas inconscientes.

Rivera, 2010, 20.

La mujer escritora debe interpretar el lenguaje para, a partir de allí, crear su propia retórica, capaz de explorar las zonas del discurso intimista. Este es el desafío en el que se embarca la literatura feminista latinoamericana.

De autobiografías y cuartos propios

Me considero una privilegiada: me dedico profesionalmente a leer y escribir. No he dejado de estar en el sistema educativo formal: un profesorado en filosofía, una maestría en metodología de la investigación científica, un doctorado en filosofía, proyectos de investigación, aulas secundarias, universitarias y de posgrado, congresos, cursos. Sin embargo, hasta este año, luego de 20 años de educación superior, no había leído textos de mi disciplina desde una perspectiva feminista.

Me tomó tiempo de construir mi carrera universitaria que sigue presentando a la filosofía de manera deshistorizada, como si el pensamiento Filosófico para ser propiamente filosófico tuviera que asumir un carácter neutro, universal, desapasionado, ciego a intereses sociales, circunscrito a un universo específico, el del hombre blanco, europeo, inteligente, heterosexual. Hicieron falta muchos años de lecturas, sobre todo en grupos de investigación críticos al modelo de la universidad, para adquirir una posición que reivindicara, en principio, perspectivas latinoamericanas con una impronta histórico-política. Una filosofía crítica, histórica y política de las ciencias y de la educación. Leo ahora a mujeres que reescriben la historia de la filosofía y de las ciencias desde una mirada femenina, crítica del patriarcado anudado al capitalismo, y siento que mi carrera recién comienza. Siento que estoy en pañales con todas las discusiones y debates feministas acerca de mis temas de interés, de los temas epistemológicos sobre los que vengo leyendo, pensando y escribiendo algo desde hace al menos diez años.

Les consulto a algunas de mis colegas mujeres sobre la perspectiva de género en sus carreras, de las carreras probablemente más políticas y politizadas de mi provincia: trabajo social, comunicación social… y no, tampoco han estudiado en su trayecto universitario o posteriormente de modo sistemático a mujeres que escriban sobre las problemáticas de las mujeres aquí y allá.

Leo, en esta clave, un artículo de Alejandra Ciriza (2010) que me remite a un texto que conozco de nombre pero que no he leído: Una habitación propia de Virginia Woolf. Lo busco y comienzo a disfrutarlo. Ella dice que:

La libertad intelectual depende de cosas materiales. La poesía depende de la libertad intelectual. Y las mujeres siempre han sido pobres, no sólo durante doscientos años, sino desde el principio de los tiempos. Las mujeres han gozado de menos libertad intelectual que los hijos de los esclavos atenienses. Las mujeres no han tenido, pues, la menor oportunidad de escribir poesía. Por eso he insistido tanto sobre el dinero y sobre el tener una habitación propia. (Woolf, 1984, 77).

Sentí vergüenza de que a casi un siglo de distancia de su brillante discurso, yo, que soy una mujer privilegiada, que tengo un cuarto propio, una oficina, un sueldo que recibo para dedicarme a esto que estoy haciendo ahora, me sintiera, sin embargo, tan identificada con lo que allí leía. Me siento representada por su denuncia desde dos perspectivas complementarias: desde una mirada retrospectiva acerca de mi propia formación y desde una mirada que anuda mi trabajo con mi vida cotidiana, mi trabajo intelectual con mi trabajo en el hogar. Mi doble jornada que no tiene una clara línea divisoria sino que gira como un molinete de dos colores, esos hechos de papel para alegría de los niños, o de las niñas, o de mis niñxs.

Decidí dejar la lectura de la Woolf para mi casa y constaté que tardé casi tres días en terminar un texto de 80 páginas. Decenas de tareas cotidianas me impedían apenas encender la computadora y cuando al fin encontraba el momento, que esperaba ansiosamente porque el texto me parece maravilloso, interrupciones varias me hicieron entre cortar la lectura. Una mujer-jefa de hogar, como dicen los sociólogos-recibe demandas permanentemente, tiene más obligaciones de las que puede contar. Sentí vergüenza: cómo escribir, si apenas puedo leer. La oficina, en cambio, parece ser un lugar más propicio. Sin embargo, las demandas burocráticas, administrativas y de gestión hacen difícil también la tarea de sólo leer y escribir. Dediqué buena parte de mi tesis doctoral (2013) a mostrar, de la mano de la teoría crítica de cuño marcuseano, cómo la investigación en ciencias y en humanidades está atravesada por la misma lógica productiva, de eficiencia, de competitividad, que cualquier otra área del mercado. Por lo que sólo pensar, dar tiempo a las ideas para que logren tener un carácter personal y crítico, parece tener que escapar a la vorágine de cursos, congresos, evaluaciones y publicaciones.

Pero aquí estoy, avergonzada de mis pocas líneas, con todos mis privilegios de mujer blanca, de clase acomodada, trabajadora intelectual, con dificultades para leer y escribir, intentando balbucear algo que me dé ánimos a mí y a otras para seguir por este camino. Estoy escribiendo, deliberada y explícitamente, desde mi experiencia vital, desde mi historia personal, desde mi voz, porque al menos ya he comprendido que ésta es la mejor manera que tengo de decir algo que me comprometa como mujer de un modo más general, que aporte alguna frase genuina, que pueda conmover aunque sea un poco tantas ideas grabadas a fuego por un modelo capitalista, patriarcal y excluyente. Esto implica quizá dejar de sentir vergüenza y dejar a un lado las imposturas académicas impuestas por estándares masculinos que reproducimos las mujeres para formar parte como “iguales” de un mundo agónico (¿hace falta aquí decir que siguen predominando la violencia, la exclusión, la guerra y el hambre?).

Se me ocurre ahora que escribo desde la falta, esa falta que el psicoanálisis ha revelado como profundamente femenina y maravillosamente creativa y bella. No tengo ya que demostrar todo lo que tengo sé, sólo quisiera ejercer con mis palabras esa tarea del pensamiento filosófico crítico que se ocupa de preguntar, de problematizar, de cuestionar el status quo, de rasgarlos velos con las uñas para mostrar que hay otras miradas, otras historias que pueden inspirarnos a parir algo nuevo. Romper con los dientes tantas hojas escritas por los conservadores y reaccionarios para intentar escuchar el silencio, lo no dicho, lo no preguntado, lo ahogado. Mirar de nuevo con una perspectiva personal para demostrarnos que podemos vivir de modo diferente a como nos enseñaron y nos contaron, ser quizá un poco fieles al pedido de Woolf: Por tanto, os pediré que escribáis toda clase de libros, que no titubéis ante ningún tema, por trivial o vasto que parezca. Espero que encontréis, a tuertas o a derechas, bastante dinero para viajar y holgar, para contemplar el futuro o el pasado del mundo, soñarle yendo libros y rezagaros en las esquinas, y hundir hondo la caña del pensamiento en la corriente. Porque de ninguna manera os quiero limitar a la novela. Me complaceríais mucho y hay miles como yo si escribierais libros de viajes y aventuras, de investigación y alta erudición, libros históricos y biografías, libros de crítica, filosofía y ciencias (Woolf, 1984,78).

Con estas premisas es que me atrevo a escribir en diálogo explícito con otra mujer y en diálogo implícito con otras mujeres remotas en el espacio y el tiempo.

Nos preguntamos por un feminismo de cuño latinoamericano que interrogue al modelo de ciencia que atravesamos y que nos atraviesa. Nos preguntamos por la producción y la reproducción del conocimiento en la ciencia y en la educación desde la perspectiva de un feminismo crítico que hemos escuchado poco, casi nada, en una academia que parece reproducirse una y otra vez con caracteres estrictamente andrógenos, propios del capitalismo y el colonialismo. Nos preguntamos por un feminismo del que no encontramos libros en circulación ni en librerías ni en bibliotecas. Nos preguntamos por las posibilidades de que una perspectiva desde las voces de las mujeres vacíe y desborde los campos del saber, de producción y de reproducción del conocimiento. Quizá sea este un comienzo posible: el de señalar las faltas, las ausencias, los silencios, las exclusiones de las perspectivas femeninas en las academias de nuestra región (Cfr. Fischetti, 2013).

En el marco de una epistemología crítica de largo alcance y profundidad en términos teóricos pero de escasa presencia en las prácticas de la investigación científica en los espacios de la academia, en muchos casos, regidos por los cánones de la ciencia moderna atada al capitalismo, se vuelve imprescindible ya enunciar la perspectiva feminista en su aporte a la crítica epistemológica de raigambre latinoamericana. Dado que los saberes instituidos e instituyentes han sido producto de una empresa androcéntrica, la construcción cultural de la ciencia y la construcción social de los géneros han hecho de la ciencia una empresa masculina que dificulta la participación de mujeres y demás culinidades subalternas en la comunidad epistémica. Si bien es posible dimensionar en la ciencia un doble aspecto señalado por Maffía: como proceso y como producto, es indispensable visibilizar que también es productividad (de sujetxs). Las transformaciones que se procuran tanto para el proceso como para el producto condicionan que la ciencia sea más o menos sesgada y en esa producción se construye “la” sujeto de la ciencia como objeto y como  sujeto que se tiene a sí misma como valiosa. Instalamos entonces la pregunta sobre las estrategias metodológicas que permitan una perspectiva feminista sobre la ciencia no sólo respecto de las mujeres como productoras de conocimiento sino además de los sesgos que el género imprime en el producto para sí visibilizara «la sujeto».

Una perspectiva feminista de la ciencia (y de la tecnología) busca evidenciar la ideología sexista que la ha constituido históricamente, con el objetivo explícito de producir transformaciones en la praxis científica y política. Se impone entonces la pregunta en la tensión entre la imposición de la ciencia de una adaptación de las mujeres a sus normas y la demanda de las mujeres de una transformación profunda de la ciencia en todas sus instancias. Esto supondría una ampliación de la racionalidad concebida en términos modernos a partir del trabajo explícito con la subjetividad, la sensibilidad, las pasiones, la singularidad, el cuerpo y la narratividad. Esta introducción de nuevos modos de conocer en el proceso de producción de saberes científicos modificaría un modelo de ciencia y tecnología que ha sido muy cuestionado desde hace más de medio siglo, a la vez que prácticamente intocado. Una ciencia nueva rompería con las dicotomías modernas, incluso con la de lo masculino y lo femenino, hacia una apertura a la multiplicidad.

Señala Diana Maffia, que: La historia (y la filosofía) de mujeres en ciencia es una disciplina relativamente reciente, pero podemos ya distinguir diversos abordajes conceptuales: el primero procura echar luz sobre aquellas mujeres cuyas contribuciones científicas han sido negadas por las corrientes dominantes de historia de la ciencia. El segundo complementa el anterior, analizando la historia de la participación de las mujeres en las instituciones de la ciencia, especialmente enfocando el limitado acceso de las mujeres a los medios de producción científica y el status dentro de las profesiones. El tercero se interesa por el modo en que las ciencias (sobre todo médicas y biológicas) han definido la naturaleza de las mujeres. El cuarto analiza la naturaleza masculina de la ciencia misma, y procura develar las distorsiones en las mismas normas y métodos de la ciencia que han producido la ausencia histórica de mujeres de cualquier rol significativo en la construcción de la ciencia moderna. (Maffia, 2007, 2).

En  la ciencia, como en la educación, el modelo moderno androcéntrico y patriarcal ha naturalizado un sujeto cognitivo signado por el individualismo, la competencia, la eficiencia y la productividad. Un sujeto  cognitivo, que se presenta ideológicamente como «objetivo», ha obturado históricamente la posibilidad de que otros modos de conocer, otros estilos alternativos, otras capacidades humanas tengan valorización epistémica.

Ante un modo de desarrollo de la epistemología afincado en el presupuesto de cierta superioridad de Occidente, de sus lógicas y modus operandi, Boaventura de Sousa Santos propone una epistemología del Sur, término que mantiene la palabra epistemología pero que busca revertir su significado en forma contra-hegemónica.

Entiendo por epistemología del Sur el reclamo de nuevos procesos de producción y de valoración de conocimientos válidos, científicos y no científicos, y de nuevas relaciones entre diferentes tipos de conocimiento, a partir de las prácticas de las clases y grupos sociales que han sufrido de manera sistemática las injustas desigualdades y las discriminaciones causadas por el capitalismo y por el colonialismo. (De sousa, 2011, 35).

El Sur en tanto concepto que engloba el sufrimiento humano causado por, y las luchas contra, el capitalismo, el colonialismo y el imperialismo, en cualquier lugar geográfico del mundo en el que se encuentren, incluso en el Norte. Para De Sousa Santos, los saberes del pensamiento crítico de una tal epistemología requieren, a diferencia de las construcciones teóricas críticas eurocéntricas, ir acompañando por detrás a los movimientos de transformación social, pensando lo impensado, dejándose sorprender. Sin embargo, de cara a los desarrollos del pensamiento crítico latinoamericano, Breny Mendoza, cuestiona:

Mi reflexión sobre estos nuevos conocimientos inspirados geopolíticamente en América Latina está guiada por tres preguntas: ¿Cuán lejos llega el nuevo «conocimiento otro» latinoamericano en su inclusión del pensamiento feminista y la cuestión del género? ¿Cómo se puede articular el feminismo y el género en esta nueva epistemología del sur (como le llama De Souza Santos a las nuevas teorías), de manera que el sufrimiento y los sueños de las mujeres se tomen en cuenta y sus conocimientos no queden soterrados como de costumbre? ¿Qué lugar ocupan las feministas latinoamericanas en el surgimiento y constitución de la epistemología del sur y cuál puede ser su aporte? (Mendoza, 2010, 20). Sus respuestas demuestran la ausencia de las referencias a escritos feministas en la región al mismo tiempo que una falta de articulación de las ideas feministas latinoamericanas. Una tarea doble que se abre para quienes nos ocupamos de las ciencias y de las humanidades en Latinoamérica. Con ello (Bartra, 2002) también plantea que nos encontramos, en América latina, en una etapa preliminar en los estudios teóricos feministas. Ella plantea los principales nudos del entramado de feminismo e investigación social partiendo de la experiencia mexicana, donde, si bien hace más de 30 años que este tipo de investigaciones dieron comienzo, y la tendencia es a una mayor institucionalización del movimiento feminista en la región, aún se encuentran en los márgenes de la academia. Algo que parece replicarse en la Argentina. La denominación «estudios de género» ha suplantado, quizá higiénicamente, sugiere la autora, a los «estudios de la mujer» y más aún a los «estudios feministas». También para Teresita de Barbieri (Bartra, 2002) los debates del feminismo han sido más laterales en los espacios académicos latinoamericanos. Si bien Conelly advierte acerca de los debates y controversias en las corrientes feministas acerca de las problemáticas científicas, De Barbieri postula que las propuestas feministas son en general críticas de la forma de producción del conocimiento dominante. Entre las feministas académicas existen ciertos acuerdos tales como: terminar con la «ceguera de género» en la investigación social, producir conocimientos que den cuenta de las condiciones de vida específicas de las mujeres y producir teoría para acabar con la desigualdad, es decir, con referencia para la acción política.

Conelly plantea un panorama de los principales debates entorno a la investigación feminista y a sus aportes a las ciencias sociales. Señala en primer lugar el desarrollo de investigaciones críticas en todas las áreas de las ciencias y las humanidades en contra del sexismo propio e histórico de cada disciplina. Cada una de nosotras puede hacer una revisión de su formación profesional desde el silenciamiento, ocultamiento e invisibilización de la perspectiva de las mujeres en su disciplina. Incluso podríamos hacer un rastreo de todas las posturas misóginas canonizadas en la academia, o del sesgo masculino que toma a los hombres como la norma. Esta denuncia conlleva la pregunta acerca de si la ausencia de las mujeres en la ciencia es inherente a la misma lógica del conocimiento científico y su lenguaje, en su afán demostrarse como neutral. Es por ello que se cuestiona  a la institución científica y académica por la dominación masculina de la organización, la selección de problemas y la división del trabajo desde un estereotipo de lo masculino que pretende dejar fuera de la ciencia a la intuición, la sensibilidad y la creatividad. Para las feministas, en línea con toda epistemología crítica, el contexto de producción del conocimiento (histórico, social, cultural y político) cobra relevancia central para los desarrollos científicos. Del mismo modo que adhieren a que la ciencia tiene connotaciones políticas en su búsqueda del cambio social, aún cuando la academia sigue descalificando las investigaciones que no se presentan como objetivas y neutrales.

Conelly señala los distintos debates que son hoy centrales a la producción del conocimiento en las ciencias sociales críticas porque: Si bien los estudios de género y de la mujer tienen una historia relativamente breve, se insertan, y reflejan, los debates actuales que se están dando en las ciencias y las humanidades entorno a la objetividad, los criterios de verificación y la disciplinariedad. Estos estudios han hecho un aporte muy importante a la epistemología al convertir a las mujeres en sujetos y objetos de conocimiento. Y en este proceso se han constituido como una de las fuerzas más cuestionadoras de los postulados teóricos y prácticas metodológicas de la comunidad científica. Han contribuido, en particular, a la discusión entorno a la reflexividad, la subjetividad y la otredad. (Bartra, 2012:53-54).

También para Sandra Harding, referente en estas reflexiones, las investigaciones feministas han planteado retos a las ciencias sociales. Es por ello que más allá de la pregunta por un método de investigación propiamente feminista,  cobra relevancia la pregunta por las transformaciones que algunas de estas investigaciones puedan haber producido en las ciencias sociales (y también en las naturales). Si bien las técnicas, los métodos, la metodología y la epistemología están vinculados, para Harding las investigaciones feministas socavan los cimientos de las ciencias a nivel epistemológico, al colocar a las mujeres como agentes, sujetos del conocimiento. Aunque esto no significa la mera agregación de mujeres a la ciencia, o la mera recuperación de mujeres a través de los estudios de y sobre mujeres científicas, mujeres públicas o políticas o mujeres víctimas de la dominación masculina, o mujeres subalternas, sugerimos nosotras. Las investigaciones feministas son, para Harding, revolucionarias para la ciencia si adoptan el enfoque histórico, un enfoque que supone una transformación de las ciencias sociales a nivel epistemológico y no meramente de técnicas de investigación social.

La especificidad de las investigaciones feministas implica para esta autora:

  1. Nuevos enfoques empíricos y teóricos: plantear los problemas científicos desde la perspectiva de las experiencias sociales de las mujeres. Si consideramos que los problemas de investigación son siempre problemas para alguien y que las ciencias sociales han planteado tradicionalmente problemas desde la mirada masculina, veremos cómo la reformulación de los problemas lleva a una modificación de la empresa científica. «…los desafíos del feminismo revelan que las preguntas que se formulan–y, sobretodo, las que nunca se formulan-determinan a tal punto la pertinencia y precisión de nuestra imagen global de los hechos como cualquiera de las respuestas que podamos encontrar.» (Bartra, 2012: 21) Esto contrasta con la filosofía tradicional de la ciencia que pondera el contexto de justificación, donde se prueban las hipótesis, por sobre el de descubrimiento, allí donde se formulan las preguntas. Los problemas de las mujeres tienen las voces de las mujeres y, nótese el plural, esas voces varían según la clase, la raza y la cultura y, mucho más si atendemos a la intersección entre raza, clase y género que va más allá de las categorías dicotómicas de la modernidad centrales para el capitalismo colonial moderno. Al mismo tiempo las preguntas, los problemas pueden y suelen entrar en contradicción en la misma persona. Es por ello que las investigaciones feministas trabajan con identidades fragmentadas, frente a las nociones tradicionales del sujeto occidental. Finalmente, aunque no menos importante, para Harding, las preguntas surgen de necesidades y las investigaciones feministas responden a las experiencias de las mujeres en la lucha política, tanto en el ámbito público como en el espacio privado.
  2. Nuevos propósitos para la ciencia social: estar a favor de las mujeres. Los objetivos de las investigaciones feministas buscan respuestas a las inquietudes de las mujeres en lugar de responder a las demandas de instituciones públicas o privadas.
  3. Nuevo objeto de investigación: situar a la investigadora en el mismo plano crítico que el objeto explícito de estudio. Esto supone la explicitación de «el género, la raza, la clase y los rasgos culturales del investigador y, si es posible, la manera cómo ella o él sospechan que todo eso haya influido en el proyecto de investigación…» (Bartra, 2012, 25) Esto se opone a todo objetivismo y neutralidad del sujeto que investiga y se orienta hacia una reflexividad de la investigación

Los elementos señalados por Harding dan cuenta de una metodología de investigación feminista escindida de una epistemología que modifica los grandes fundamentos de la investigación social tradicional. Por otro lado, frente a la postura que indica que sólo las mujeres pueden hacer estudios sobre mujeres se advierte que ésta conlleva una «visión ahistórica y esencialista de la categoría mujer» (Bartra, 2012, 47) Incluso entre mujeres se cuestiona la naturalización de las visiones de autoridad de las mujeres blancas del norte. Frente a la pregunta acerca de si los hombres pueden realizar investigaciones feministas, Harding, por su parte, es contundente: «Es evidente que ni la habilidad ni la disposición para contribuir con el pensamiento feminista son rasgos asociados al sexo» (Bartra, 2012: 29) y agrega, «Queda claro sin embargo que, trátese de mujeres u hombres, quienes no luchen activamente contra la explotación de las mujeres en la vida cotidiana, difícilmente producirán investigaciones sociales acerca de ningún tema que no esté distorsionado por el sexismo y el androcentrismo.» (Bartra, 2012: 32)

Sin contradecir del todo el argumento de Mendoza señalado más arriba, queremos sugerir que quizás las mujeres no necesitemos que senos legitime desde la voz de los hombres en la academia; ese «quizás» guarda la sospecha respecto de la necesidad de algunas mujeres de legitimación o reconocimiento del varón e incluso advierte sobre otras formas de autorización frente a voces, métodos, y objetos que den acogida a criterios no androcéntricos. En términos de Riettiy Maffía (2005,542) se trataría de una «autoridad perceptiva». En cualquier caso, vale la denuncia del silenciamiento tan presente como histórico en tiempos coloniales. Por otro lado, aunque claro está, no se presenta de modo visible en los círculos canónicos y tradicionales de producción y reproducción de los saberes, existe mucha investigación acerca de las ideas feministas en Latinoamérica, basta referirnos como ejemplos a la producción de la mexicana Francesca Gargallo (2006), la argentina María Luisa Femenías (2002, 2005), la panameña Urania Atenea Ungo Montenegro (2000, 2002), la peruana Sara Beatriz Guardia (2005). Porque, aun dentro de la academia, los saberes de y sobre las mujeres circulan, en su producción y reproducción, de otros modos, al margen en muchos casos, de las lógicas tradicionales que venimos denunciando. El reconocimiento de la presencia de estas mujeres en la historia acoge la posibilidad de integrar las a una historiografía que ha silenciado su creativa participación en la construcción colectiva y en la legitimación de herramientas propias y particulares para la producción del conocimiento, esto es, de la habilitación como sujetas capaces de intervenir en la producción, aplicación y circulación del conocimiento y, por tanto, en autonombrarse en pequeñas narrativas que resisten la sistematización de los grandes relatos y que escapan a la institucionalización de la ciencia. Inscribir ciertos discursos de mujeres en el mundo reglado que organiza la producción científica patriarcal (hombre blanco, heterosexual, inteligente, soltero, sin hijos y con alta posición en su campo científico) confiere la posibilidad de disputar un espacio de saber respecto de la problemática de género situada.

Si la ciencia, como la educación, son ámbitos de producción y de reproducción del conocimiento, tejemos posibilidades nuevas de subjetivación en las que se inscriban los decires y quehaceres desde una mirada femenina, capaz de escuchar el silencio.

TERAPÉUTICA PEDAGÓGICA PARA UNA CIENCIA SESGADA

Hace algunos años pude pensar posibilidades para una pedagogía del silencio y el goce (Alvarado, 2008, 91-97). De las tres dimensiones que allí presenté – escuela – laberinto; el currículum – rizoma; lógica de la invención – quiero remitir a la tercera. Decía entonces:

Así es como podría pensarse un contexto epistemológico y metodológico, el de descubrimiento, desde la categoría de rizoma como posibilidades de una escuela otra, de un laberinto – escuela. Las condiciones en las que se instalan los discursos y las prácticas educativas pueden ser entendidas  como un contexto de descubrimiento en el que se  producen saberes comunitariamente. Más que la repetición de lo mismo y la necesidad de justificarla «verdad» que se posee o la corrección de las hipótesis dadas de antemano, estalla la emergencia del hallazgo y la producción de un conocimiento que no se tiene, de modo que este tipo de prácticas requiere de un nuevo posicionamiento respecto de lo que sea enseñar y aprender. Ya que aquí no se enseña lo que se sabe sino lo que no se sabe. En esta línea es posible no quitar ojo a las condiciones que posibilitan el acontecer de lo nuevo como ejército de metáforas animadas por una lógica de la invención y creadas en comunidades de descubrimiento situadas histórica, axiológica y políticamente (Alvarado, 2008, 94).

La referencia al contexto educativo es clave si lo que buscamos no sólo se conforma con enunciar la perspectiva feminista en su aporte a la crítica epistemológica de raigambre latinoamericana sino transformar el paradigma científico patriarcal. En este sentido, aquel trabajo que remite a lógicas de la invención propone «educar» – o en los términos que allí lo decíamos (des) aprender – en comunidades de descubrimiento capaces de gestares situados, de saberes comunitarios, de conocimientos en contexto. Descolonizar la educación de la matriz escolar implicaría una radical resignificación de lo que sea enseñar – aprender y de lo «que» se puede evaluar en términos de eficiencia, tiempos, contenidos e individualidades – ¿cánones similares con los que evalúan las agencias y los consejos? Todo lo cual emerge como un ataque directo a los mecanismos implícitos que contribuyen a mantener  y legitimar la exclusión de las mujeres en el acceso, permanencia y contexto de formación, elección de carreras y promoción académicas. A lo que contribuirían modos alternativos de legitimar y autorizar – lo que se dice, lo que se cree, lo que se sabe y lo que se vive y padece – capaces de renunciar al papel, la función, los modelos, los imaginarios y los valores asignados al sexo femenino ante opciones no tradicionales, no convencionales, no naturalizadas, no sesgadas.

No basta con garantizar el acceso de las mujeres a la educación (en todos los niveles) puesto que la enseñanza sigue perpetuando los estereotipos sexuales, exaltando los modelos masculinos y silenciando los femeninos. No sólo el problema radica en que aún se sostiene que la racionalidad, la dominación, independencia, el poder, la frialdad y la objetividad se vinculan a lo masculino y la irracionalidad, pasividad, amorosidad, dependencia, emotividad, subjetividad a lo femenino, sino en que se naturalizan tales construcciones y se jerarquizan infra valorando el himen a un obstáculo epistemológico (Cfr. DÍAZ, 2005) y subsumiendo lo que podría tratarse de una «contribución femenina» a los cánones andrógenos de hacer ciencia. El problema es triple: se cristaliza una construcción social, se jerarquiza axiológicamente y se anula la alteridad de lo femenino para subsumirla en lo masculino. Así, la educación y, luego, la ciencia, le quitan el cuerpo a la producción invisibilizando al a sujeto que lo produce. Señala Evelyn F. Keller (1985) que esta mitología popular – que en los primeros años de socialización la escuela se encarga de impartir – reproduce la división del trabajo intelectual / emocional en el que la ciencia queda reservada exclusivamente a los varones y de la que las mujeres son literalmente excluidas.

El currículo oficial que nombra lo «por saber» en las instituciones educativas y que ofrece los descriptores desde donde se crean los programas por materias, contienen sesgos sexistas que se traducen en el currículo oculto con diferencias de trato y de expectativas que las y los maestros proyectan en sus alumnas / os. El currículo, el programa, la maestra, el ejercicio docente suele presentar contenidos desde un contexto abstracto sin conexión con la vida ni con las necesidades o deseos de las personas y, cuando aparece el sujeto de enunciación, tiene el rostro de un hombre. Así predominan libros de textos con contenidos, imágenes e ilustraciones masculinos y masculinizantes, temas conectados a intereses y experiencias de niños (a los que se asocian la mecánica, electricidad, construcción, la física y tareas vinculadas a la producción) con una escasa presencia y casi inexistencia de intereses de niñas (vinculados a medio ambiente, medicina, arte, estética, diseño y tareas relacionadas con el cuidado y la reproducción) y, en los casos en los que aparecen intereses como comunes (nutrición, salud, animales, ocio) el hombre es la norma o el patrón.

La imagen de la ciencia sesgada que la educación reproduce es contada por modelos ejemplares que inhiben la referencia a producciones colectivas, situadas, en contexto y visibiliza el mérito del genio, del inventor, enfatizando la ausencia de mujeres científicas reforzando la dicotomía mujeres-ciencia.

La pedagogía del silencio y del goce, a la que nos referíamos inicialmente – a la que Ariadna, Ulises y el laberinto hicieron de metáforas que cancelan la repetibilidad del acto educativo en los términos escolares y a conocidos – promete:

Espacios móviles y mudables en una arquitectura laberíntica que da lugar a configuraciones de existencia que renuncien a determinar hábitos y usos de la función del habitad y se dispongan a dar comarca a la  reapropiación de lo territorializado. Una arquitectura laberíntica capaz de dejar vivir en la diferencia hacia dimensiones otras en las que la multiplicidad se territorializa pero toda vez que el territorio se torna opresor, codificador, confinador o fenicida puede generar su propia línea de fuga sin restringir la vida a la función. Una arquitectura de ideas capaz de vérselas con la diferencia (Alvarado,  2008:96)

Es justamente en el sistema educativo donde se gesta la ceguera que respalda la creencia convencional de que lo verdaderamente científico es lo que pueden controlar los métodos y que se produce en el contexto de justificación. Sin embargo, entendemos que es en el contexto de educación donde puede hacerse lugar a otros modos de producir conocimiento a los que la sujeto de enunciación les ponga el cuerpo gestando esa dimensión en la que se descubre, se identifican los problemas, se formulan las hipótesis y se definen las nociones, conceptos y categorías – esa dimensión excluida de lo «propiamente científico». Enfatizar la pasión, los afectos, la intuición, las analogías y las metáforas es afirmar un modo femenino de producir que amplía la racionalidad andrógena, neutral, objetiva. Visibilizar la / el sujeto de enunciación en el contexto de educación es una transformación pedagógica para la ciencia sesgada que se restringe a aquellos procesos controlables, medibles, validables, contrastables que dejan intactos los valores, los deseos y los intereses que impregnan la producción de un conocimiento finito, situado, en contexto.

UN CUARTO PROPIO-COMÚN

«¿Sería que realmente la amaba (a la tranquilidad) o era que la noción de independencia, de mujer sola contrabajo y cuarto propio, eran opciones incompletas, rebeliones a medias, formas sin contenido?» (Belli, 2006, 90).

El cuarto propio no alcanza Virginia Woolf, dice Gioconda Bellien La mujer habitada, porque la lucha por la liberación de las mujeres es una lucha colectiva que supone una transformación radical de las sociedades injustas, signadas por el anudamiento del capitalismo, el patriarcado, el colonialismo, el imperialismo, el militarismo y los regímenes autoritarios.

Es por ello que hacemos referencia a un pensar con otras, que sería un desde dónde, el locus de la enunciación comunitario, pero también un pensar para qué, hacia un compromiso político de transformación social y reversión de las injusticias. La propuesta quizá suponga la búsqueda de una inscripción en la tensión entre lo privado y lo público, lo personal y lo político, en tanto un tercer espacio que despolarice y que abra las posibilidades de emergencia de nuevas praxis.

Asumirá la ciencia y la educación como «cuentos» (Roig, 1995) en los que entran en tensión la producción y la reproducción de los saberes instituidos e instituyentes, cobija la posibilidad de establecer nuevos vínculos capaces de recrear cuartos propios-comunes activos, conflictivos, problemáticos, críticos, de traducción, de resistencia, de subversión del status quo en el marco de los cuales se correrá el riesgo de modificarlos propios pre – supuestos y las relaciones de saber – poder.

Hemos querido afectarnos a los modos en los que nuestras propias narrativas se inscriben en los cuentos de y sobre la ciencia y la educación. En esas narrativas en las que resuenan muchas voces es posible inscribir otros relatos que involucren las propias historias y los propios cuerpos en tramas comunes y colectivas.

La matriz escolar en la educación y la ciencia es sostenida por escenarios, sujetos y prácticas discursivas, para poder gestar lo que experienciamos como conocimiento. Pensar desde y para las mujeres, cómo y con otras y otros desde una perspectiva feminista permitiría nuevos espacios transformadores y desvergonzados para (re)escribir cuentos puesto que la visibilización del lugar de enunciación de los discursos requiere mirar los modelos de sujeto implícito se invisibilizados sobre los que se hace «neutra y objetivamente» ciencia desapegada de los sujetos que la producen y se ejerce una educación de explicadores explicados (Cfr. Ranciere, 2003) para (de) colonizar nuestra propia interpretación de los cuentos sobre ciencia y educación.

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Fotografía tomada del facebook de la artista Yvis Carolina S. Obregón.

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